Présidentielle américaine - Quel espoir pour Madagascar ?


Les Américains se rendront aux urnes, aujourd’hui, pour élire leur Président. À l’instar du reste du monde, Madagascar aura les yeux rivés sur ce scrutin qui aura une portée mondiale. THED day. Après plusieurs mois de campagne électorale, d’affrontement politique, de débats électriques, les électeurs américains départageront par les urnes, ce jour, qui de Donald Trump, président sortant et Joe Biden, ancien vice-président, siégera à la Maison Blanche durant les quatre prochaines années. Depuis le début de la joute présidentielle américaine, le reste du monde s’exerce à prédire les conséquences de l’élection de l’un ou l’autre des deux candidats, sur les relations internationales. Sur le plan national, une question s’impose. « Quelles conséquences ces élections pourraient-elles avoir dans les relations bilatérales entre les États-Unis et Madagacar ? ». Un diplomate contacté ne se fait pas beaucoup d’illusion. En réponse à la question ci-dessus, il déclare, « à entendre les débats, les deux candidats sont focalisés sur la politique intérieure. Sur le plan des relations bilatérales, il ne devrait pas y avoir de grand changement ». Même point de vue de la part de Hari­manana Raniriharinosy, maître de conférence, « il ne devrait pas y avoir de grand bouleversement ». Une réélection de Donald Trump impliquera la poursuite, voir le renforcement de la tendance « unilatéraliste », des États-Unis. Une démarche qu’il résume par le terme « America First », ou l’Amérique d’abord. La conjoncture qui prévaut aux États-Unis fait que les deux candidats misent sur les sujets nationaux pour séduire les électeurs. Les conséquences de la pandémie du coronavirus pourraient amener le prochain président américain songera à prioriser la relance économique. L’évolution des relations bilatérales entre Madagascar et les États-Unis dépendra, par ailleurs, de celle de la politique américaine en Afrique, notamment, en Afrique sub-saharienne. Pour l’heure, l’« African growth and opportunity act » (AGOA), est le principal canal d’échan­ge commercial entre les pays d’Afrique subsaharienne et les États-Unis. Vis-à-vis de l’Afrique, en effet, l’administration Trump a serré la vis. Proactivité L’Afrique semble avoir subi les conséquences de l’« America first ». Le budget pour le programme d’aide a été réduit. Les entreprises américaines sont, toutefois, encouragées à investir en Afrique. Selon des analystes internationaux, la politique américaine en Afrique est, du reste, dictée par une volonté de contrer la percée de la Chine. La position de Donald Trump envers le continent noir a, cependant, été ambigüe. Durant ses quatre années de mandat, il n’a pas mis le pied en Afrique. Les rencontres bilatérales avec les chefs d’État africains ont, également, été rares. Des propos à la limite injurieux qui lui sont attribués vis-à-vis des pays africains n’ont pas arrangé les choses. Des attitudes, des actions et des décisions de Donald Trump, par ailleurs, ont ébranlé l’exemplarité américaine en matière de démocratie, de droit de l’homme et même concernant l’écologie. Cette conjoncture a, probablement, fait qu’à Mada­gascar, la représentation américaine montre moins d’hardiesse que lors des années précédentes. Certes, durant les années où le président Barack Obama était à la maison Blanche, Madagascar était en pleine crise politique. La posture du corps diplomatique a alors, été de rétablir le plus rapidement possible l’ordre constitutionnel et ensuite préserver les acquis électoraux, la stabilité et encourager la bonne gouvernance. Les diplomates américains n’étaient pas avares en remontrance et rappel à l’ordre. « La personnalité de l’ambassadeur y est aussi, pour quelque chose. À un certain moment, il n’y a pas besoin de faire des coups d’éclats pour être efficace. Le contexte est, également, différent », explique, toutefois, le diplomate con­tacté. Harimanana Raniriha­rinosy, pour sa part, souligne que « sur l’échiquier international, il n’y a que des intérêts à défendre ». La posture américaine même dans ses relations bilatérales sera dictée par ses intérêts. « C’es t à nous, Malgaches, de voir comment tirer profit de la politique de celui qui sera élu à la présidence des États-Unis », lance l’enseignant chercheur. Une certaine proactivité diplomatique s’avèrera nécessaire donc. Cela pourrait commencer par la nomination d’un nouvel ambassadeur à Washington.
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