Ambohimahasoa : Redressement tangible de la sécurité


Les actes de banditisme impactent la vie quotidienne de la population des communes rurales, dans le district d’Ambohimahasoa. Depuis la recrudescence des attaques des dahalo, plus personne ne dispose de bétail dans leurs étables. Par crainte d’être la cible des malfaiteurs, les éleveurs ont peur de relancer leurs activités, notamment dans l’élevage de bovidés. Dans les villages où certains propriétaires protègent leurs biens, ils vivent dans une même habitation avec les bœufs. Les bêtes sont gardées au rez-de-chaussée tandis que la famille s’installe à l’étage. À Soatsihovana, dans la commune rurale de Manandroy, toutes les étables sont vides. Les derniers bœufs élevés ont été volés il y a quelques années, alors qu’ils étaient exploités pour les travaux rizicoles d’une part, et pour les cérémonies traditionnelles dont les funérailles d’autre part. « Cette situation a causé des retombées négatives sur la culture du village car les habitants sont obligés d’acheter un bœuf au marché ou de trouver quelqu’un qui en possède en cas de décès », explique Bernard Rasana, un paysan. « Au marché, une tête de bovidé se vend à un million cinq cents mille ariary, un prix très élevé par rapport à celui antérieur », surenchérit Rapaoly, éleveur de bœuf. Cependant, après le déploiement des éléments de pacification dans cet axe Nord de la région Haute-Matsiatra, la population commence à être rassurée. « Les attaques des dahalo se font rares, ces derniers temps. Nous nous sentons en sécurité même si cela n’est pas effectif », note un notable dans le village de Soatsihovana. Qualifié zone rouge en matière d’acte de banditisme, le district d’Ambohimahasoa a bénéficié de la mission des Zones rurales prioritaires de sécurité (ZRPS). La présence des militaires patrouillant dans les villages est vivement appréciée par les habitants à Soatsihovana. Toutefois, les conséquences des précédentes attaques des dahalo ont laissé un goût amer chez eux. Certains ont perdu leurs proches, d’autres ont vu leurs maisons détruites et leurs bêtes volées. Certains foyers ont été incendiés. Actuellement, une lueur d’espoir est apparue sur le visage des paysans. En ce début de calendrier agricole, les paysans ont terminé le repiquage du riz et procèdé au désherbage des rizières.  
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