Investissements - L’attractivité du pays à améliorer


On attend les retombées de la rencontre des entreprises de France. L’écho de l’appel lancé par le président de la République aux investisseurs. Un horizon plus dégagé. Deux bonnes nouvelles pour les professionnels du tourisme. L’éventualité d’une réouverture des frontières aériennes au mois d’octobre, annoncée par le président de la République, Andry Rajoelina, à Paris durant la Rencontre des entre prises francophones, REF. Et la révélation du Conseil des ministres de mercredi selon laquelle Madagascar va importer 8 millions de doses de vaccin Johnson. Avec les 100 millions de dollars offerts de la Banque mondiale. Dans leurs doléances formulées par une lettre ouverte au président de la République, ceux qui vivent par et pour le tourisme ont souhaité « un calendrier progressif du retour des trafics aériens pour les localités à forte vocation touristique. Et un programme vaccinal ambitieux ». Comme ce qui se fait à Maurice aujourd’hui. Ils sont bien servis par cette double-intention des autorités. La Banque mondiale, qui a prévu un taux de croissance de 2% de l’économie en termes réels du Produit intérieur brut, PIB, pour cette année, a beaucoup insisté sur la maîtrise de la pandémie du coronavirus par la vaccination massive. Pour espérer un redécollage de l’économie globale vers l’émergence tant attendue. Le tourisme, indissociable des transports aériens, contribue dans les 20% du PIB, avec pas moins de 300 000 emplois directs et induits. La Banque mondiale qui a « recensé » 1,4 million de nouveaux pauvres parmi les Malgaches, a ainsi joint l’acte à la parole par le financement de cette vaste campagne de vaccination à venir. Mais il reste à conquérir des capitaux étrangers pour soutenir cette croissance fragile et aléatoire. Selon Haja Rajaonary, un économiste très actif sur les réseaux sociaux, « plusieurs paramètres ne militent pas en faveur de Madagascar pour attirer les investisseurs étrangers. Le climat des affaires se gâte à cause des méfaits et effets dévastateurs de la crise sanitaire, par la corruption ambiante et par cette instabilité politique toujours persistante ». Dans ces conditions, il propose que « la vraie relance de l’économie parte de nous-mêmes. Par des investissements nationaux. Pour étayer ses dires, il a remarqué que « ceux qui visitent le portail de l’Economic development board of Madagascar, EDBM, sont composés dans leur grande majorité, 90%, par des nationaux ». Chevilles ouvrières Les retombées concrètes attendues de la REF devraient contredire cette hypothèse tout à fait valable, eu égard à la situation qui prévaut. Le Fonds souverain peut aussi apporter une première réponse à cette idée de miser et de puiser dans les ressources financières internes afin de remettre à flot une économie exsangue. Dans cette optique, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a tenu une conférence budgétaire régionale avec les gouverneurs qui auront aussi une part active dans l’exécution de la Politique générale de l’État, PGE, au niveau de chaque région. Les gouverneurs, par le renforcement de leurs prérogatives, deviennent les chevilles ouvrières de la réalisation des projets présidentiels. Qui vaudront leur pesant d’or à la prochaine élection présidentielle de 2023. Ils ont été initiés à l’élaboration du projet de loi de finances initiale pour 2022. Et aux rudiments de la gestion des finances publiques. Il reste aussi la refonte du Code minier. Un vrai chantier à rouvrir, Christian Ntsay, venu prendre les clés du ministère des Mines et des ressources stratégiques a donné le ton. Il suggère qu’un Code minier bénéfique au pays sortira des terres des discussions d’une âpreté certaine. Le dernier draft avancé par le ministre sortant Fidiniavo Ravokatra, avec la taxation de 20% de la production minière a soulevé un tollé général chez les membres de la Chambre des mines. Ils ont affirmé « qu’avec une telle disposition dissuasive, l’attractivité minière de la Grande île en a pris un sale coup ». Attirer les investisseurs internationaux n’est pas une mince affaire. La crise sanitaire planétaire a compliqué la quête de financement chez le secteur privé à la trésorerie laminée par le coronavirus. Il faudra faire valoir beaucoup d’atouts pour en grappiller.
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