Hery Rajaonarimampianina - « Je vais démissionner »


Le président de la République annonce qu’il compte bien démissionner. Une obligation constitutionnelle pour un chef d’État candidat à sa propre succession. Le mot est dit. L’annonce faite par Hery Rajaonari­mampianina, président de la République, dans son rendez-vous hebdomadaire diffusé sur sa page Youytube, vendredi, devrait dissiper certains doutes. Le chef de l’État affirme, qu’étant candidat, il compte démissionner comme l’impose la Constitution. « En tant que candidat, j’ai déjà fait part au conseil des ministres, et je le confirme aujourd’hui, que je démissionnerai avant les élections tel que la loi l’exige », déclare le locataire d’Iavoloha. Il ajoute que « c’est pour respecter la Constitution et le caractère saint des élections (…). C’est, aussi, pour le respect de la parole donnée, car les problèmes ne viendront pas de moi qui ai été élu de façon démocratique, en 2013 ». Hery Rajaonarimam­pianina a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle, le 17 août. Lors du conseil des minis­tres qui s’en est suivi, le 22 août, il a fait part de ses intentions de se plier à la démission imposée par la Constitution du fait de sa prétention à briguer un deuxième mandat. Mitigé « Le président de la Répu­blique en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste soixante jours avant la date du scrutin présidentiel », prescrit l’alinéa 2 de l’article 46 de la loi fondamentale. La date du premier tour de l’élection présidentielle est fixée le 7 novembre. Le locataire d’Iavoloha devrait, en principe, quitter ses fonctions de chef de l’État cette semaine. Sur sa page Youtube, le chef de l’État semble, par ailleurs, répliquer implicitement aux craintes d’un report de l’échéance électorale en rappelant les « concessions », qu’il affirme avoir fait pour que « les élections soient acceptées et respectées par tous ». L’ouverture du gouvernement à ses frondeurs est, notamment, cité en exemple comme une manière d’« enlever les doutes et dans le respect de la transparence en vue de la préparation des élections après la crise politique ». Son rendez-vous de vendre­di, pourrait être l’une des dernières. Hery Rajaonarimam­pianina y défend ainsi, son bilan. Un mandat qui selon ses dires a été chahuté par « des déstabilisations ». Le locataire d’Iavoloha soutient, néanmoins, que « le socle pour que Madagascar avance vers l’émergence est installé ». Le chef de l’État met en avant les routes, écoles, centre de santé et de formation, ou encore, les gares routières et les chantiers en cours de certains aéroports et ports. Il cite, aussi, les barrages agricoles et les projets dans le cadre de la transition énergétique. « D’autres infrastructures ont été construites, mais je ne pourrais plus les inaugurer, car elles sont si nombreuses et par manque de temps », s’enor­gueillit le chef de l’État. Les performances du candidat Rajaonarimampianina durant son quinquennat sont, toutefois, mitigées. L’inflation dans un contexte de baisse considérable du pouvoir d’achat et l’insécurité tant rurale qu’urbaine, entre autres, y sont de gros points noirs. La hausse de la production affirmée par le Président semble impacter faiblement sur le prix des denrées de base comme le riz. La persistance des coupures de courant permet difficilement au citoyen lambda d’envisager l’accès à l’électricité de 70% de la population d’ici 2030, alors que les tarifs augmentent. Mis à part Christian Ntsay, le changement de Premier ministre à trois reprises indique une certaine fébrilité du management présidentiel. « Des proches du Président ne font que lui jeter des peaux de banane », a déclaré Onitiana Realy, ancienne ministre de la Population sur une station privée de la capitale. Le fait qu’il ne soit pas débarrassé de certains membres de son entourage dont la probité est critiquée, enta­me, aussi, la volonté affirmée par le chef de l’État de lutter contre la corruption. La reconquête des bailleurs de fonds et l’augmentation de 5% de la croissance sont, probablement, le principal acquis du quinquennat du Président. Elles ne suffisent, toutefois, pas à apaiser la lourdeur des charges qui pèsent sur les ménages. Confiant dans les acquis de son mandat, le candidat Rajaonarimampia­nina indi­que, cependant, que son travail sera son cheval de bataille durant la campagne électorale.
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