L'opposition malgache fait front unique


Les frondeurs du pouvoir se regroupent au sein d'une entité dénommée Rassemblement des citoyens pour la refondation nationale. Pour l'heure le seul objectif commun est l'éviction du régime Rajaonarimampianina. Solidarité. Tel serait le principal motif ayant conduit à la formation de la nouvelle entité politique dénommée Rassem­blement des citoyens pour la refondation nationale (RCRN), ou en malgache « Malagasy mivondrona ho an'ny fanorenana » (MMF). Présentée officiellement, hier, au Motel Anosy, cette nouvelle organisation politique regroupe les entités et politiciens d'opposition. Les frondeurs du pouvoir qui, ces derniers temps, n'ont de cesse d'appeler à la démission de Hery Rajaonarimam­pianina, président de la République, pour une élection anticipée. Et même, l'éviction du chef de l'État par des voies moins constitutionnelles, pour d'autres. Les mouvements « Mintsangàna ry Malagasy » (M-MRM), « Antso ho an'ny fanavontam-pirenena » (AFP), « Dinika ho an'ny fanavotam-pirenana » (DFP), ou encore le « Vona Soama­hamanina », qui sont les détracteurs de l'administration Rajaonari­mampianina les plus en vue ces derniers temps, composent le MMF. À eux s'ajoutent d'autres entités politiques à l'instar du Groupe des partis politiques d'opposition (GPPO), l'Alliance pour la paix et la refondation de la nation, le « Rodoben’ny Malagasy Tia tanindrazana ho amin’ny fanovana ifotony », le Conseil pour la réconciliation nationale (CRN), conduit par Tabera Randriama­nantsoa, ancien ministre, réputé proche du professeur Albert Zafy, ancien président. Le pasteur Edouard Tsarahame, lui aussi, considéré comme un habitué de la villa la Franchise, Ivandry, a, également, joint les rangs du MMF. Autre personnalité politique à s'être affiché au Motel, hier, Pety Rakotoniaina, ancien président de la délégation spéciale (PDS), de la ville de Fianarantsoa. Dissonance L'Amicale des anciens sénateurs et conseillers supérieurs de la Transition, ainsi que, le front des opposants se joignent, également, à la partie. Selon les explications, l'initiative a pour objectif « d'unir les forces d'opposition, pour peser et se faire entendre du pouvoir qui fait la sourde oreille ». Il s'agit donc de conjuguer les feux croisés de ces dernières semaines dans le but de faire mouche. Car, pousser le locataire d'Iavoloha et ses acolytes hors du pouvoir est, aussi, le leitmotiv qui rassemble ces entités politiques au sein du MMF. En résumé, conjugaison des forces pour évincer du pouvoir les dirigeants actuels, faire des élections anticipées et procéder à la refondation nationale, rassemblent les membres de la plateforme politique présentée, hier. Seulement, si les objectifs semblent clairs, les notes sont toujours, aussi, dissonantes sur la manière d'y parvenir, notamment, sur le départ des tenants du pouvoir et à la refondation tambourinée. « Ce qui s'est passé aujourd'hui [hier], n'est que le premier pas. Il s'agit d'affirmer notre solidarité. Il est clair que pour la suite, il nous faudra nous accorder sur le cheminement à suivre pour parvenir à la refondation de la nation », déclare Jean Omer Beriziky, ancien Premier ministre et membre du M-MRM, joint au téléphone, hier. Jusqu'ici, sur la ligne de front unique officialisée, au Motel, Anosy, chaque courant a son propre plan de bataille. Si certains souhaitent que la refondation se fasse avant les élections, par le biais d'une concertation nationale, par exemple, d'autres comme les membres du mouvement « Mitsangàna ry Malagasy », revendiquent une présidentielle qui se fasse le plus rapidement possible et « ce sera à celui qui sera élu de conduire la refondation et la reconstruction ». Dans ce cas de figure, le rassemblement des citoyens pour la refondation nationale pourrait être dans l'obli­gation de jouer sur deux tableaux. Mettre la pression sur les tenants du pouvoir tout en trouvant une ligne de conduite univoque pour ses membres et ajuster les démarches qui, pour l'heure, sont contrastées. Garry Fabrice Ranaivoson
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