Journée internationale de la femme africaine - Les Antsiranaises apportent leur soutien aux femmes détenues


Les femmes antsiranaises ont célébré la journée internationale de la femme africaine. Elles ont rendu visite aux femmes détenues de la prison d’Antsiranana. Si depuis plus d'un siècle, les gens dans le monde entier marquent le 8 mars comme une journée spéciale pour les femmes, actuellement la date du 31 juillet consacrée chaque année à la célébration de la Journée Internationale de la Femme Africaine, reste malheureusement très peu connue. On en parle peu, même si son intuition première remonte pourtant à il y a un peu plus de cinquante ans... Pour les femmes Antsiranaises, elles n’ont pas oublié de marquer cette date de manière simple à cause des restrictions sanitaires. Pas de carnaval, pas de rassemblement et pas de fête. Cependant , elles ont saisi l’occasion pour montrer leur solidarité entre elles mêmes et envers les femmes détenues dans la maison centrale d’Antsiranana, à travers des actions socioculturelles. Cette fois, à la suite d’une série de sensibilisation au sein de l’« Association des femmes 8 mars » , des femmes membres ont collecté des vêtements et quelques maté riels pour aider leurs sœurs en prison. La remise de ces dons s’est tenue le jour de la célébration, suivie de la danse « Zumba » devant la mairie. Condition déplorable Puis , le dimanche a été dédié à la remise des repas aux trente-six femmes détenues dont trois mineures. Pour ce faire , l’organisation a œuvré avec le concours de la société généreuse Aquafood, dirigée par Natahalie Iharantsoa qui a offert des poissons et des boissons pour toutes les bénéficiaires sans exceptions. C’est pourquoi une délégation féminine conduite par Josuette Soazandry, directeur régional de la population , de la protection sociale et de la promotion de la femme , s’est rendue dans le quartier femmes pour les servir pendant l’heure de repas. « Dans le cadre de la journée internationale consacrée à la femme africaine, nous sommes ici car nous sommes persuadées que nous avons le devoir de vous encourager et de vous apporter des aides symboliques. La prison n’est pas une fin en soi » a-t-elle déclaré. En fait , c’était une manne providentielle pour ces détenues car une partie d’entre elles n'a pas de famille pour donner quelques choses à manger. Elles se contentent de la générosité des amis donateurs et avec du maïs ou du manioc fournis par la prison, une fois par jour. La population carcérale du quartier femmes de l’établissement pénitentiaire d’Antsiranana comprend des prévenues, des condamnées et des mineures, y compris les cinq enfants qui cohabitent avec leurs mères respectives . Elles y habitent ensemble pas comme celui des hommes. Selon Célestine la chef de chambre, les détenues vivent en harmonie malgré leurs diversités. La plus jeune a treize ans tandis que la plus vieille est âgée de cinquante-quatre ans. L’une d’entre ces détenues est condamnée à perpétuité, tandis qu’une autre purge une peine de trois mois de prison. Selon les explications, plus de 30% de ces femmes incarcérées sont en attente de jugement, or leurs conditions de détention y étaient effroyables. « ça fait un an et demi que je suis là mais je ne suis pas encore jugée » s'est plainte Muriella Tabavy , une jeune veuve, mère de deux enfants dont l’un cohabite avec elle . Car cette dernière est originaire d’Antalaha, elle n’a aucune famille à Antsiranana. En général, l’absence de soins de santé, l’insuffisance de nourriture sont le lot quotidien des femmes détenues. Selon cette dernière , elle a été accusée d'être entrée dans une aire protégée. Quoi qu’il en soit, la célébration de ladite journée dédiée à la femme africaine dans le milieu carcéral a permis aux femmes de la ville d’Antsiranana à constater la réalité. Suivant les explications, un projet de formation en coupe et couture sera sur le rail pour leur permettre de préparer à la réinsertion sociale après la sortie de prison .
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