Aigres d’août et piquant


Se préparer au pire. Avec janvier où les dépenses occasionnées par les fêtes de fin d’année ont décimé des portefeuilles déjà dégarnis, le mois d’août peut être aussi considéré comme le plus long. Non pas qu’il compte quatre semaines de trente et un jours. Mais que des parents d’élèves doivent d’ores et déjà avoir dans un coin de leurs têtes comment faire pour payer les droits d’inscription, les frais de scolarité et boucler « l’enveloppe » pour l’achat des fournitures scolaires. Avec des marques internationales recommandées pour les cahiers, stylos, crayons de couleurs, gommes, pâtes à modeler, ciseaux, colles et autres détails essentiels. Bien sûr, l’année scolaire 2019-2020 est loin d’être achevée. Avec la tenue des plus incertaines des examens officiels dans deux mois, si le coronavirus le veut bien. Qu’à cela ne tienne. Des écoles privées annoncent déjà la prochaine rentrée pour… septembre. Un directeur, enfilant le costume étroit d’un véritable chef d’entreprise, impatient de revoir « ses jeunes clients » revenir sur les bancs de leurs classes, annonce sans ambages les « couleurs automnales ». Compte tenu du déficit financier accumulé et accusé durant les quinzaines du confinement, il serait normal qu’une augmentation des charges financières parentales soit appliquée. De l’ordre de 10%, seulement se désole-t-il. Mais avec deux ou trois enfants à scolariser, cette majoration « compréhensible » certes, va peser de tout son poids sur la balance de l’équilibre précaire du budget familial. Le recours à des prêts bancaires va être encore la seule solution pour éviter la remise à sa famille. Cette fois-ci, ces magnats du business-school, une affaire prospère et florissante, seront « privés » de l’un de leur argument « commercial » favori pour se faire valoir. Les taux de réussite de leurs établissements au « jugement dernier ». Les fameux « 100% au CEPE, 90% au BEPC, 80% au BAC ». À l’allure où va la « Covid-19 », emprise dans la capitale et percée fulgurante en régions, le verdict final tant attendu ne tomberait, tel un couperet, qu’en octobre. Au plus tôt. D’autant que ces pourcentages pimpants dissimulent souvent des tricheries inavouables et inavouées. Quand le nombre des candidats au CEPE, par exemple, ne dépasse pas les dix doigts de la main, la performance inouïe affichée passe pour être une simple formalité. Comme dirait un éminent professeur de l’université d’Ankatso. Les statistiques sont comme les minijupes. Elles donnent des idées mais cachent l’essentiel. Mention très honorable avec félicitations du jury !
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