Pôle anticorruption - Soixante dossiers de gros bonnets


Les affaires criminelles au niveau du Pôle anticorruption vont bientôt être jugées pendant la première session de la Cour criminelle ordinaire. Vitesse supérieure. Une valse de grosses et belles voitures est attendue du côté des 67ha. Les affaires impliquant les gros bonnets vont être jugées dans quelques semaines au niveau du Pôle anticorruption d’Antana­narivo. Lors de la présentation de son premier rapport annuel d’activités, hier à Ankoron­drano, le PAC a annoncé la tenue de la première session de la Cour criminelle ordinaire dans quelques semaines. « Auparavant, ce sont les petits poissons qui ont été inquiétés. Actuellement, cela va changer. Il n’y aura plus d’impunité », annonce Jacques Randrianasolo, ministre de la Justice, garde des sceaux, en marge de la cérémonie de présentation. Comme son nom l’indique, la Cour criminelle ordinaire est une juridiction non permanente appelée à juger des individus accusés de crimes et autres infractions connexes. Au niveau du PAC, il s’agit, entre au­tres, des affaires liées au détournement des deniers publics, au blanchiment d’argent et autres crimes. Selon le rapport présenté hier, soixante-deux dossiers au niveau de la chambre criminelle sont encore en attente de la session de la Cour criminelle ordinaire. Abus de fonction Aux trente affaires en instance du second trimestre de 2018 s’ajoutent trente deux nouvelles affaires en 2019. Un investigateur indique que ce sont des grands dossiers impliquant de hautes personnalités et de grandes corruptions. Les statistiques avancées par le rapport indiquent, en effet, que le quart des trois cent quatre-vingt treize infractions reçues depuis juin 2018 concernent l’abus de fonction. Une proportion importante des personnes impliquées sont des cadres supérieurs dans l’administration. Lors de sa prestation de serment en février, Solofohery Razafindrakoto, chef du ministère public du second degré du PAC a annoncé que la première session de la Cour criminelle ordinaire aurait dû se tenir en avril ou mai. Avec trois mois de retard, les dix-huit assesseurs et les magistrats vont entrer en fonction dans quelques semaines. Pour expliquer ce retard, le PAC avance l’exiguïté de ses locaux. « Nous ne disposons que d’une salle d’audience pour le 1er et le 2nd degré. Cette situation affecte l’organisation de la Cour criminelle ordinaire qui va débuter dans le courant du mois d’août », argumente le rapport. Dans son discours d’investiture, le président de la République a annoncé la lutte contre l’impunité. Des mesures dans ce sens ont été prises, notamment les séries d’arrestations parfois spectaculaires pendant le premier trimestre. Des hauts responsables sont incarcérés. Ceux qui jouissent du privilège de l’immunité attendent les procédures complexes de la Haute cour de justice.
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