Masculin, feminin: c’est parfois si… singulier!


Les grands titres de la presse quotidienne de la place ont fait état cette semaine, de la nomination de Madame Claire A. Pierangelo comme « nouvelle Ambassadrice des États-Unis à Madagascar et auprès de l’Union des Comores, avec résidence à Antananarivo. » Ambassadrice dites-vous? Et voilà que revient sur le tapis la question récurrente, et quelque peu irritante, de ce qu’il convient de faire en matière de féminisation - or pas - des titres dans la haute sphère politique, diplomatique, institutionnelle. En l’espèce, doit-on dire Madame L’Ambassadeur ou Madame L’Ambassadrice? À notre connaissance, d’une manière générale l’Académie française, autorité suprême compétente en la matière, ne semble pas avoir avalisé d’emblée la féminisation des titres, apportée par la vague de la parité Homme - Femme qui a commencé à déferler partout depuis quelques années déjà. Longtemps apanage exclusif du sexe dit fort depuis sa création en 1635 par Richelieu, jusqu’à l’admission en son sein de la première « immortelle » en la personne de Marguerite Yourcenar en 1980, l’Académie française (La grande dame du quai Conti comme on la désigne) n’avait pas la réputation d’être le porte étendard d’un féminisme débridé. D’où une certaine propension, semble- t- il, à ne pas s’engouffrer avec croix et bannière, dans la brèche ouverte dans la muraille d’un certain conservatisme, jugé de bon aloi … Alors, Madame L’Ambassadeur ou Madame l’Ambassa­drice? D’emblée, nous tranchons : on devrait dire Madame l’Ambassadeur lorsque la fonction est exercée par une femme. Le titre d’Ambassadrice n’est qu’en titre de courtoisie accordée à la femme d’un Ambassadeur. D’ailleurs, on prétend, à tort ou à raison, que la féminisation de certains titres les « minorerait », c’est-à-dire leur accorderait une considération moindre. Exemples: Directeur et Directrice. Traditionnellement, le terme directrice est usité pour la première responsable d’un établissement scolaire pour jeunes enfants (crèche, école maternelle, école primaire etc..). En revanche le terme Directeur est de mise pour les fonctions de premier responsable eu sein de départements ministériels, Institutions, organismes d’envergure nationale ou internationale, indépendamment du genre de l’intéressé(e). Exemples:
  • DAF: Directeur Administratif et Financier
  • DRH: Directeur des Ressources Humaines
  • DSI: Directeur du Système d’Informations
Les représentantes de la gent féminine occupant ces postes sont Directeurs et non Directrices. Mais pour se démarquer et flatter leur ego féministe, elles ajoutent souvent en « e » à la fin du titre : Directeure. Il en est de même pour Professeure, auteure (que je préfère de loin à autrice qui est aussi utilisée). Mais là où les choses se corsent, c’est concernant « Maitre ». Dans les Universités, on parle maintenant de plus en plus de « maitresses de conférence ». Si on veut! Mais les choses se compliquent davantage dans le monde de l’appareil judiciaire : Madame Le Procureur ou Madame La Procureuse, ou La Procuratrice que-sais-je? Madame Le Substitut ou Madame La Substitute ? Et toujours dans ce domaine, nous avons gardé pour la bonne bondie le cas de la femme Avocate. En toute logique, on devrait l’appeler « Maitresse » et non « Maitre ». Mais attention! Le dictionnaire précise que maitresse, entre autres significations, désigne « une femme qui accorde ses faveurs à un homme qui n’est pas son mari ». Pas la peine de faire un dessin ! Tout le monde comprend de quelles faveurs il s’agit. Mais chut ! Censure!... et passons aux grades de l’Armée: pour Colonel, Général, Marechal, il suffirait de mettre « e » final par une femme. Mais pour les grades dis subalternes tels que sergent, adjudant, le « e » final ne semble pas s’imposer d’emblée. Désolé Mesdames! Il faudrait trouver mieux. Evoquons par ailleurs en passant le cas de la femme Ministre des Affaires Etrangères. Elle devient ainsi la cheffe de la diplomatie de son pays. Et oui! La cheffe, cela se dit de plus en plus ! Enfin, quand elle est à la tête d’une commune, une femme doit-elle être appelée Madame Le Maire, Madame La Maire ou Madame La Mairesse? Mon Dieu ! L’essentiel c’est qu’elle se contente d’être une vraie MERE pour tous ses administrés, et ce ne sera déjà pas si mal… Il est temps à présent de clore (et non clôturer) mes divagations et autres élucubrations sans doute futiles (car il n’y va pas de la survie du genre humain face aux menaces du variant Delta de la Pandémie que l’on connait par exemple). Mais dans futiles il y a aussi « utiles », à quelque degré que ce soit. Du reste tout cela relève de la parité homme-femme, de la prétendue supériorité de l’homme, de la soi-disant soumission de la femme : un poncif aussi vieux que l’HUMANITE en fait. Et pour mettre les rieurs de notre côté, faisons appel à cet humoriste qu’a dit en substance « La femme ne sera jamais l’égale de l’homme, que si elle accepte d’être chauve et de trouver cela distingué! ». En ce qui me concerne, j’ai la conviction que Yul BRYNNER n’est pas le seul à le penser. Mais ça c’est une autre histoire, plutôt tirée par les cheveux!...
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