Filière crabe - Les opérateurs malgaches compétitifs


Les critères d’octroi de licences d’exploitation de la filière Crabe à des étrangers restent flous pour des opérateurs malgaches. L’OCTROI de licences à des exportateurs chinois continue de faire jaser. L’exportation de crabes a été seulement accordée à cinq sociétés chinoises, Société Drakk , Santi ImportExport, Dragon de la Mer, Mapro Sud, et Ocean-Export. Aucune société malgache en lice pour cette année. Des opérateurs nationaux révèlent que les critères d’octroi des licences à ces étrangers sont à la fois non transparents et discutables. « Il n’y a pas de transparence comme on l’a martelé à Antsohihy en septembre 2019, lors de l’atelier national sur la filière Crabe. Il y a été question de mise en avant des opérateurs malgaches. Nous avons demandé à connaître les critères que ces Chinois détiennent et que nous n’avons pas. Les réponses étaient évasives. Nous avons cherché à connaître le quota annuel d’exportation accordé à chacune d’elle. Aucune réponse non plus, mais nos permis de collecte sont suspendus et nous ne sommes tout simplement pas autorisés à exporter » livrent des représentants de collecteurs et d’exportateurs malgaches de crabes. « On nous a demandé si nous possédions des écloseries par exemple, mais les Chinois non plus n’ont pas d’écloserie : ils ont loué celles du Centre aquacole de Mahajanga (CAM), une structure étatique. Et pourquoi ne pouvons-nous pas faire de même» révèlent-ils encore. Dix sociétés malgaches opèrent dans la filière, sociétés de collecte et d’exportation. Six tonnes par semaine par société ont pu sortir des frontières quand tout allait encore bien avant 2019. Disparition Ces opérateurs racontent encore qu’ils ne se sentent pas en infraction administrative ni financière telle que stipulée dans les textes. Il n’y a pas eu de non respect de livraison de statistiques périodiques durant leurs exercices antérieurs, ni de non respect des normes techniques sur les engins de pêche, encore moins des tentatives de pêche dans des zones non autorisées. Le pays exporte près de six mille tonnes par an. La redevance est fixée à 1 550 000 ariary pour les collecteurs et variable pour les exportateurs, correspondant au quota annuel à raison de 400 ariary par kilo pour les crabes vivants. Ce quota annuel reste inconnu des citoyens de même que le « tarif » accordé pour une licence d’exportation. Aucun détail sur le cahier de charges ne filtre non plus, ne permettant ni d’évaluer la capture réelle ni le tonnage exporté réellement. « Déjà que nos ressources se font rares et tendent vers la disparition, l’Etat n’avance pas une politique de durabilité de la filière. Il y a un minimum de taille à respecter pour la capture. Qu’en est-il de celles déjà prises par les Chinois ? » se demandent encore nos interlocuteurs.
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