Violence basée sur le genre - Plus de quatre cents plaintes enregistrées


Des femmes osent dénoncer les actes de violence à leur encontre. La Brigade féminine de proximité continue la sensibilisation. En hausse. Les plaintes sur la violence basée sur le genre (VBG) reçues au niveau de la Police des mœurs et de la Brigade féminine de proximité augmentent. Cette statistique a été évoquée lors de la remise de matériel et équipements par Mialy Rajoelina, ambassadrice de l’UNFPA, hier au Commissariat central de Tsaralalàna. Depuis le mois de janvier, trois cent dix sept plaintes sur les violences physiques intentionnées ont été enregistrées. Cent trente sept cas d’adultère, trente-trois plaintes concernant l’abandon de foyer, dix plaintes sur la maltraitance d’enfants par leurs parents ou par les enseignants, dix cas de violence économique, soixante-quatorze cas de viol et de tentative de viol, douze non exécutions de jugement sur la pension alimentaire ont été reçus par la Brigade féminine de proximité (BFP). « La plupart des plaintes reçues ont trait à la violence au niveau des ménages », affirme l’officier de police, Baovola Razakatsihoarana. La tradition apparaît comme un des facteurs favorisant la VBG dans certaines régions. Aucun signalement sur les violences liées à la tradition n’est dénoncé. Le mariage précoce fait partie des infractions contre les mœurs. « Le changement de mentalité basée sur la tradition reste encore difficile. C’est la raison pour laquelle la société est tolérante. Parfois ce sont les parents qui poussent leur enfant à se marier précocement. Le mariage précoce est parmi les infractions contre les mœurs. Dans des cas d’inceste, les femmes ne les dénoncent pas car elles protègent le statut de leurs maris auprès de la société. Les abus sexuels perpétrés contre les enfants sont des crimes. Il faut sensibiliser les autorités traditionnels », affirme la commissaire divisionnaire de police Mandimbin’ny Aina Randriam­belo, point focal de la VBG du ministère de la Sécurité publique. Dénonciation La plupart des dénonciateurs ont vécu des moments douloureux avant de se décider à voir la Police. La commissaire ajoute que les femmes se résignent face aux violences pour protéger leur mariage. Le fait de supporter la violence est devenu une obligation. « Qui voudrait dénoncer son mari ?Aucune femme ne peut le faire. 90% des femmes dénonçant auprès du BFP ne visent pas à emprisonner leurs maris mais espèrent des conseils pour que la violence cesse. Par exemple, il y a des femmes qui sont obligées de rester au foyer et ne travaillent pas. Leurs maris ne les laissent pas. Quand elles sont frappées par leurs maris parce que le riz est brûlé, elles trouvent cela juste. Or c’est un acte puni par la loi », enchaîne la commissaire Aina Randriambelo. Les lois concernant spécifiquement le VBG sont en cours d’élaboration par la Commission de réforme du système pénale actuellement. « Le VBG ne traite pas seulement la violence au niveau des ménages mais aussi la discrimination au sein du travail. Dans certaines régions, les jeunes filles ne peuvent pas étudier mais seulement les garçons, cela fait également partie du VBG. L’élaboration des lois est encore en cours», précise-t-elle.  
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