Collapsus


Ici donc, se pose le problème de la nuisance sonore (karaoke sauvages, sectes évangéliques et apocalyptiques hystériques, pétarades de scooter, vacarme des marchands de «musique», racolages geignards des aide-chauffeurs de taxibe, caravane publicitaire de tout et n’importe quoi). Manque de base légale fixant les normes décibels. Absence de savoir-vivre. Malentendu sur le «vivre ensemble». Ailleurs, une certaine population continue de vivre sur le mode de la sorcellerie : émasculation doublée de décapitation à Ambatondrazaka pour satisfaire aux mânes d’un dieu mercure eunuque avide d’un kit pénis avec ses testicules... Un foetus énucléé après éventration de sa mère enceinte sur la recommandation de quelque «dadarabe» débile, mais surtout criminel, pour s’assurer de la fécondité d’un filon de pierres précieuses... Et la peine de mort toujours pas rétablie. Peine de mort assortie d’une interdiction d’ensevelissement dans la tombe familiale. Vraiment afflictive. Et à jamais infamante. Pour les commanditaires, pour les exécutants, pour les sorciers. Ici, comme ailleurs : quel droit de vote conscient et critique peut-on attendre de gens qui croient encore à ces stupidités moyenâgeuses ?  Sacrifier un nouveau-né, offrir un pénis, voler un foetus : au-delà de l’atteinte à la personne, c’est le ressort psychologique qui me pose le plus problème. Peut-on réellement envisager un «vivre ensemble» avec des gens ayant ce type de comportement ?  Appartient-on à la même Humanité ?  Et on irait voter pour le même Président, pour le même Parlement, pour les mêmes lois ?  Une personne, un vote : vraiment ! L’État malgache est en train de perdre sa raison d’être, «la maîtrise d’une population et de son territoire» : kidnappings, rackets mafieux, braquages en plein jour, trafics aux ports et aéroports, lynchages populaires, «dahalisation» des populations rurales, immigration incontrôlée. Le «Fanjakana» a échoué à assurer l’équité de bon sens, la solidarité par prudence, la redistribution du bonus et la péréquation du malus. Notre société achèverait de se suicider s’il lui fallait s’accommoder d’obscurantismes, que certains revendiqueraient encore «fomba», alors qu’on se situe déjà dangereusement à la frontière, «on the edge», entre «leur» barbarie et «notre» volonté de civilisation. Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja
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