Iles éparses - La co-gestion quasi probable


Les discussions sur les îles éparses devraient porter sur la cogestion. Une option à court terme qui devrait concerner la sécurisation de la zone et la protection de l’environnement. Les options sont ouver­tes. C’est la réponse de Naina Andriantsitohaina, ministre des Affaires étrangères, sur la question si Madagascar plaidera pour « la cogestion ou la restitution pure et simple », des îles éparses dans ses discussions avec la France sur ce dossier. Sur les ondes de Radio France internationale (RFI), samedi, le chef de la diplomatie a ouvert la porte à une coopération avec l’Hexagone, notamment, sur la sécurisation de la zone îles éparses. Le ministre Andriantsi­tohaina, concède que la Grande île n’a pas les moyens de protéger cette partie de son territoire. « Effectivement, il y a un besoin de travailler en commun avec la France et Madagascar pour que cette zone soit sécurisée avec le peu de moyens que nous avons-nous », a-t-il donc, déclaré. Le ministre des Affaires étrangères a soulevé les enjeux géostratégiques de cette zone. Il s’agit, en effet, d’une des plus importantes voies du commerce maritime. Le potentiel économique des richesses dont regorgeraient son sous-sol a, également, été signalé. « Le plus important, aujourd’hui, est l’enjeu environnemental, (…) la protection de la biodiversité », souligne, toutefois, le ministre des Affaires étrangères. Îles malgaches Le membre du gouvernement ajoute qu’« une partie des discussions, je pense, va porter sur la gestion ou la cogestion de la préservation de cet environnement maritime et, très probablement, aboutira à la création d’une zone maritime protégée ou éventuellement, à l’encadrement de contrats pétroliers ou gaziers ». À entendre les explications du chef de la diplomatie, la cogestion pourrait n’être qu’une solution « à court terme ». Dans une partie de son interview coupée au montage, le ministre Andrian­tsitohaina soutient que « la réintégration de ces îles est un point essentiel d’identité nationale ». Il affirme que Mada­gascar compte s’appuyer sur la résolution des Nations Unies de 1979, qui affirme la souveraineté malgache sur cette zone et engage la France à restituer ces terres. Seulement, le dossier est resté en suspens depuis cette époque. Sur le plateau de TV5 Monde, hier, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, porte-parole du gouvernement, a indiqué que « la question juridique sur l’appartenance de ces îles a été réglée depuis 1979, maintenant il s’agira de la restitution officielle. (…) ce n’est pas une question de fierté déplacée, de dire: Redonnez-nous les îles, pour ne savoir quoi en faire après. Là sera l’objet des négociations dans la commission mixte ». Dans une publication partagée sur les réseaux sociaux, vendredi, le professeur Raymond Ranjeva, qui a mené les plaidoyers malgaches devant les Nations Unies, a effectivement, affirmé qu’« à la date d’aujourd’hui, le volet diplomatie juridique internationale relatif au titre de souveraineté sur ces îles est résolu de manière définitive ». Il ajoute que « les prescriptions créatrices d’obligations juridiques pour les deux parties sont claires : Négocier les modalités de retour de ces îles à Madagascar qui en détient les titres de souveraineté ». Il a été décidé lors de la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, et son homologue français, mercredi, que la question des îles éparses sera, à nouveau, discutée au sein d’une commission mixte. Le chef de l’État a avancé « la gestion ou la restitution », de ces îles. Une démarche diplomatique lucide, de prime abord, étant donné que, jusqu’alors, face à la France, la Grande île n’a pas les moyens de faire valoir sa souveraineté sur ces terres dont le nom officiel est « Îles malgaches de l’océan Indien ». Le ministre Andiantsi­tohaina indique que les deux parties abordent les négociations avec un esprit d’ouverture. Qu’elles ne comptent pas camper sur leurs positions. Seulement, même pour une cogestion, la partie n’est pas gagnée. En France, le sujet semble avoir une portée politique. Invoquant les enjeux géostratégiques et économiques, des voix souverainistes et nationalistes s’élèvent dans la classe politique française. Le courant de droite bloque, notamment, l’adoption par l’Assem­blée nationale française de l’accord de cogestion de l’île Tromelin entre la France et Maurice, depuis 2013.
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