Exportation - Le secteur huile essentielle suffoque


Filière à fort potentiel, l’huile essentielle peine pourtant à sortir la tête de l’eau. Les opérateurs de ce secteur s’insurgent. Cri d’alerte, les opérateurs de la filière huile essentielle haussent le ton. Samedi, à Ankadivato, le groupement des exportateurs de ce produit ainsi que des extraits et oléorésines de la Grande île ont exposé publiquement la situation d’étranglement dans laquelle ils sont empêtrés présentement. Une situation précaire dans laquelle le contexte des affaires où se trouvent ces opérateurs peine à se développer depuis quelques temps. « La lenteur suite à la lourdeur des procédures administratives, notamment le traitement des dossiers d’obtention de visa pour l’exportation, est un problème récurrent déjà vécu il y a deux mois. Plusieurs exportateurs qui ont déposé leur dossier n’ont pu récupérer leurs dossiers que trois semaines après. Pourtant le délai normal du traitement des dossiers auprès des ministères auparavant était de soixante-douze heures au maximum », déplore Nirina Olivier Rakotoson, président du groupement des exportateurs d’huiles essentielles de la Grande île (GEHEM). Une manière pour ce responsable de dénoncer la perte de crédibilité des opérateurs malgaches vis-à-vis des clients internationaux. En effet, à cause de ces retards, les exportateurs n’arrivent plus à honorer, à temps, les commandes de leurs clients. Notamment sur le respect des délais, et le ralentissement de la production elle-même. Situation de blocage qui, en ce moment, entraîne des pertes de chiffres d’affaires d’environ huit à dix millions de dollars par mois dans la filière selon les estimations du groupement. Lourdes procédures Ces opérateurs évoquent, entre autres, les problématiques de procédure sur le plan environnemental dans la mesure où les nouvelles dispositions dans la Politique générale de l’État désignent la filière en tant que secteur clé pour l’environnement. En réponse à cela, ces opérateurs avancent que « avec la déforestation actuelle, les activités de reboisement sont prioritaires dans les actions environnementales du groupement. Raison pour laquelle nos membres s’engagent à reboiser à hauteur de cent mille pieds par an. Un principe d’engagement à long terme que le groupement respectera suivant la croissance de nos activités et l’augmentation de nos mem­bres », ajoute le président du GEHEM. Une décision prise par le groupement après le constat amer de la déforestation sauvage à Madagascar qui a pour effet d’avoir un taux de production d’huile essentielle de plus 95% issue de l’agriculture, alors qu’auparavant les huiles essentielles de Mada­gascar étaient majoritairement issues de produits forestiers, il y a quelques décennies. Avec une taxe à l’exportation à hauteur de 1,5%, la filière contribue à environ un million et demi de dollars dans les recettes de l’État. « Un potentiel qui gagnerait en progression si les conditions des procédures d’exportation et d’exploitation s’améliorent. Ne serait-ce que la réhabilitation du guichet unique pour les opérateurs », conclut Nirina Olivier Rakotoson.  
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