Antananarivo - Des remblayeurs traqués


Des remblayeurs ont été pris en flagrant délit à Androndrakely, dans la nuit du mercredi. La CUA est sur la piste du commanditaire. Flagrant délit. La commune urbaine d’Antana­narivo (CUA) a mis en fourrière une dizaine de charrettes transportant des sacs remplis de terre, pour remblayer un marécage à Androndrakely, dans le deuxième arrondissement, hier matin. Les policiers municipaux ainsi que les hauts responsables de la CUA ont passé toute la nuit du mer-credi à jeudi à essayer de mettre la main sur les auteurs.  « Le signalement a été reçu, hier (ndlr : mercredi) vers 20 heures. Nous sommes tout de suite descendus sur place pour encercler les malfaiteurs, mais le temps qu’on arrive, ils ont pris la fuite. Ils ont laissé sur les lieux leurs équipements, dont des charrettes contenant une cinquantaine de sacs bourrés de terre», a souligné Jacques Razafindraibe, délégué au maire du deuxième arrondissement. Les charretiers ne sont revenus que le matin, pour récupérer leurs matériels. « Aucune arrestation n’a été effectuée, mais ils ont été soumis à des enquêtes pour dépister les commanditaires. Là, on a déjà un nom», enchaine Jean Gabriel Harrison, premier adjoint au maire. Les sanctions des commanditaires se résumeraient au paiement d’une amende. « L’affaire ne passera au tribunal, que lorsque l’auteur refusera de s'acquitter de l’amende », a précisé notre source. Selon ces responsables de la CUA, plusieurs commanditaires ont déjà été sanctionnés, depuis octobre 2015. Mais pour des sanctions aussi anodines, certaines personnes qui ont beaucoup de moyens et qui n’ont pas froid aux yeux continuent de braver la loi. Contradictoire D’un autre côté, la CUA n’est pas claire dans son jeu. L’arrêté municipal n° 001- CUA /CAB. 15 du 07 octobre 2015, indique la « suspension de tous les travaux de remblaiement et de déblaiement, ainsi que tout transport de remblai et de déblai dans la Circons­cription de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Tous travaux de remblai, même ceux ayant obtenu une autorisation, doivent être suspendus. Par ailleurs, aucune autorisation de remblai ne sera plus octroyée par la CUA ». Alors que pas plus tard qu’hier, une source au niveau de la CUA indique des faits contradictoires. «On étudie cas par cas les demandes de remblayage. Les demandes sont accordées, s’ils respectent les critères du plan d’urbanisme, à savoir l’existence d’un système d’évacuation des eaux usées et des eaux de pluie, qu’on vérifie durant nos descentes », explique-t-elle. Des spécialistes hydrauliques martèlent, de leur part, que le remblayage doit être formellement interdit à Antananarivo et aucune exception ne devrait être accordée. « Antananarivo sera inondée dès la période de pluie prochaine, si les remblayages se poursuivent car plus aucune évacuation n’est possible », indiquent-ils. Miangaly Ralitera
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