DR ALEXIS RABEMANANJARA - « Toliara doit développer elle-même ses ressources »


« Il faut arrêter avec le cliché de cimetière de projets, terre de la médiocrité et tout le reste, il faut maintenant changer de paradigme et aller de l’avant». C’est en ces termes que le doyen des opérateurs économiques de Toliara, le docteur Alexis Rabemanjara, explique son point de vue sur les moyens à mettre en œuvre pour développer la région Atsimo-Andrefana. Il a en effet initié il y a déjà quelques années, cette stratégie de développement des ressources locales. « Je suis médecin en pédiatrie mais je me suis particulièrement adonné à l’agriculture. J’ai commencé par la vanille dans le nord du pays et la vie a fait que je vive à Toliara et j’y exploite l’agriculture, je transforme et j’exporte les produits transformés » témoigne-t-il. Le sexagénaire cultive de la spiruline, du sucre bio pour diabétique, de l’artémésia et exploite de l’huile essentielle de Katrafay et même du piment. « J’exploite tout cela à Toliara et non ailleurs, et je continuerais à en cultiver et à en produire des produits transformés tant qu’il y a encore de consommateurs » explique-t-il.La spiruline est un produit demandé et se cultive très bien quoique l’on pense que la région ne serait pas propice à sa viabilité. Toutes « Quand on veut, on peut cultiver à Toliara, je commence à cultiver du riz pluvial et une espèce d’arbre local le Farafatse dont le bois est très utilisé dans la construction de pirogues » ajoute-t-il. « J’insiste sur le fait qu’il est urgent de développer nos ressources, les transformer localement pour plus de valeur ajoutée. Le secteur privé est idéalement le chemin pour y arriver » explique-t-il. Ilparle des autres ressources restées inexploitées telles que le charbon de terre de la Sakoa, le gaz de Mahaboboka à Sakaraha et Vatolatsaka et l’amélioration du climat de l’exploitation de saphir et de labradorite du sud de la région Atsimo-Andrefana entre autres. « Cette région dispose de toutes les ressources nécessaires pour se développer, de se constituer en pourvoyeuse de devises. Je reste optimiste et je garde espoir » s’exprime- t-il encore. « Les ressources halieutiques, le tourisme et ses dérivés, les ressources minières, l’élevage de ruminants et de zébus. On peut améliorer leur exploitation » insiste l’opérateur. « Je suis en faveur de l’exploitation de l’ilménite de Ranobe. Le plus tôt sera le mieux. Pourquoi Toliara ne se développera-t-il pas avec ce projet ? Nous avons déjà vu les expériences de QMM à Fort-Dauphin. La grève de certains est motivée par le fait que le projet rapporte et ils demandent ainsi leur part. Le projet de Ranobe rapportera également et sera plus que bénéfique pour les communautés, la population et tout le pays» ajoute-t-il. Un projet de cette envergure a besoin d’investissements importants et à son avis, et il n’y a plus rien à attendre car les investisseurs sont déjà là.
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