ABUS DE DROGUE - L’héroïne gagne du terrain


Depuis samedi, vingt-et-un consommateurs et dealers des quartiers ont été arrêtés par la gendarmerie dans la capitale. L’héroïne fait des ravages dans toutes les catégories. Il ne se passe pas un seul jour sans que nous n’apprenions de la gen­darmerie ou de la police des arrestations liées à l’héroïne. Depuis samedi, dans les districts d’Ambohidratrimo et d’Atsimondrano, vingt-et-un héroïnomanes ont été capturés. Des revendeurs figurent parmi eux. Les informations judiciaires dispo­nibles se limitent à leur transfert au parquet. Les voix autorisées se taisent lorsqu’elles sont interrogées concernant la haute pègre derrière l’importation des drogues dures. Or, le nombre de toxicos malgaches devenus accros à l’héroïne ne cesse de se multiplier à cause du prix moins cher, avec deux mille cinq cents à dix mille ariary le tout petit morceau enveloppé dans du papier cellophane. Alarmant La « rôrô » (nom de rue de l’héroïne) se vend comme des petits biscuits dans tous les coins. Ses trafiquants disposent de tout le kit nécessaire à sa consommation. L’héroïne peut s’injecter, se fumer et se renifler. Les pdrogués se piquent soit dans leur veine, soit dans leur peau, ou encore dans leur muscle. Certains l’inhalent également en la chauffant sur une cuillère en aluminium, au-dessus d’une flamme de briquet ou d’une bougie. Ils respirent la fumée et les vapeurs à l’aide d’un outil tubulaire. Ils appellent cette méthode « sniffer ». Selon des témoignages des « dépendants », cet opioïde hémisynthétique, au goût amer, produit immédiatement de l’effet, dès qu’il est absorbé par le cerveau. Ceci dépendent de facteurs variés. Le mode d’administration, l’âge de la personne, la durée de consommation et la quantité prise, en font partie. « Dans la majorité de cas, ceux qui font leur première dégustation d’héroïne vomissent », raconte un trentenaire accro à la drogue. La situation d’abus de drogue atteint à présent un niveau alarmant devant lequel les membres et complices du cartel opérant dans le crime transnational semblent avoir un grand confort d’esprit. La découverte d’une vedette bimotrice mauricienne utilisée dans un trafic de drogue et abandonnée au large de Vohémar en février, et l’arres­tation de barons sri-lankais de la drogue, restent des affaires sur lesquelles les autorités évitent de répondre à nos questions.
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