Fanahimanana Tiaray - « Il faut consolider la liberté de la presse »


Le 3 mai, journée mondiale de la liberté de la presse, est marqué par l’ouverture au public d’une exposition historique sur la presse malgache à l’Agence Nationale d’Information Taratra à Ambohidahy. Loin de la célébration du 3 mai, le directeur général de la Communication auprès du ministère de la Commu­nication et de la culture, Fanahimanana Tiaray parle en direct d’Éthiopie, en marge d’une réunion sur la liberté de la presse en Afrique.   • Pouvez-vous formuler un avis par rapport à la situation à Madagascar à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse ? - Il s’agit d’abord d’une célébration ayant lieu chaque année dans le monde. Pour le cas de l’Afrique en particulier, la journée mondiale de la presse qui est aujourd’hui à l’honneur en Ethiopie, est marquée par une rencontre panafricaine axée sur le journalisme et les élections face à l’ampleur de la désinformation. Maintenant à Madagascar, le thème choisi pour célébrer la journée mondiale de la liberté de la presse, ne s’écarte pas de cette thématique commune à l’ensemble des pays d’Afrique. « Les engagements de l’État dans la consolidation de la liberté de la presse » est le slogan abordé cette année. Le principal problème de la presse, dans d’autres pays comme à Madagascar, est surtout la prolifération des fausses nouvelles ou « fake news » et l’ampleur que prend la désinformation. Cette situation est connue à Madagascar et elle prévaut en faisant plaindre plus d’un. Pour les professionnels du métier, peu importe la dimension de la liberté dont ils disposent, il leur incombe d’opérer une sérieuse vérification notamment auprès des sources, ces dernières étant actuellement diversifiées s’agissant du support. Même en Europe, l’insatisfaction par rapport aux nouvelles déformées et aux informations erronnées fait obstacle au droit à l’information. Surmonter ce problème est également un défi pour Madagascar. • Quelles responsabilités l’État prend-t-il donc face à ces problèmes dans la diffusion des informations ? - La célérité de la transmission ainsi que la publication des informations sont à l’origine de ces problèmes. La réception même de l’information, devenue libéralisée en raison des médias sociaux incluant les plateformes divers connus sous le nom de réseaux sociaux, peut ne présenter aucun problème si les sources desquelles émanent les informations sont véridiques. Avant de partager des informations, la rigueur s’impose. La presse tend à se dévaloriser en ce moment, tout simplement, car n’importe qui se permet de relayer des informations et c’est dans cette confusion permanente que les véritables professionnels doivent se démarquer en réalisant au mieux des recoupements. • Un cadre juridique est supposé prévoir des sanctions en cas de manquement à l’éthique et à la déontologie. Justement, où en est-on pour le cas du Code de la Com­munication médiatisée ? - Jusque-là, Madagascar figure parmi les pays où aucun journaliste n’est emprisonné à cause de l’exercice de son métier et c’est un fait louable même si cela est méconnu du monde entier. Tous les efforts entrepris convergent, d’ailleurs, vers la consolidation de la liberté de la presse sous réserve de la conscience de l’obligation de vérifier l’authenticité d’une information à publier. Le cadre juridique régissant le milieu médiatique est en cours d’élaboration. • Faut-il évoquer le stade d’élaboration alors qu’il existe déjà un texte en vigueur ? - On a le choix entre faire une refonte totale d’un texte et une modification partielle. Le Code de la Commu­nication, dans sa rédaction actuelle, n’est pas une mauvaise loi mais elle contient des dispositions, sources de discorde. En conséquence, il est inévitable de modifier certaines dispositions de ce code. Les modifications vont porter sur le cas de l’ANRCM ou Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée. Un équilibre entre le nombre des représentants du secteur privé et ceux du secteur public est prévu, tel qu’annoncé à maintes reprises par madame la ministre. • Y-a-t-il un message à adresser au public cette fois- ci étant donné la facilitation de l’accès à l’information ? - Les séries de discours dans le cadre de la rencontre ici en Ethiopie, rappellent le devoir essentiel du journaliste dans le processus de vérification et de recoupement des informations à transmettre par la voie des médias. Un engagement à accentuer la vérification est nécessaire si les informations sont partagées sur les médias sociaux car leur réception se fait d’une manière rapide. La presse est libre à Madagascar et le public a droit à l’information. C’est en cas de violation de ce droit de tous à l’information que les sanctions s’appliquent. Le recours aux sanctions est la conséquence inévitable de toute atteinte à ce droit du public à l’information.  
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