La vaine résistance des Malgaches face aux soldats français


Rainilaiarivony, après avoir obtenu l’annulation des « chartes commerciales », lutte pendant trente ans contre l’emprise française de plus en plus dangereuse pour Madagascar. L’entente des nations coloniales précipite les évènements et la défaite du Premier ministre qui mène un combat inégal. Quelques grandes dates marquent la seconde guerre franco-malgache et le début du protectorat français*. • 15 novembre 1894 : Le ministre français des Affaires étrangères, Gabriel Hanotaux, explique devant les députés la situation à Madagascar et s’efforce de les convaincre de débloquer 65 millions de francs de l’époque, pour préparer la guerre que « la Métropole doit mener dans la Grande ile ». Guerre qui nécessite l’envoi de 15 000 soldats. • 8 décembre : Le Parlement français approuve la demande du ministre des Affaires étrangères. Le général Duchesne est désigné pour diriger les forces de conquête. • 11 décembre : Le commandant Bienaimé reçoit l’ordre de bombarder la ville de Toamasina. Dès que le Premier ministre Rainilaiarivony obtient ce renseignement, il dicte aux chefs de garnison de toute l’ile de renforcer la défense du pays et de se préparer au combat. • 12 décembre : La guerre éclate entre les soldats merina campés à Toamasina et dirigés par le général Rainandriamampandry, et la marine française. Pris au dépourvu, les Malgaches sont vite vaincus. • 19 décembre : Les forces navales françaises s’attaquent à Diego-Suarez, soutenues par les soldats français qui y ont établi une garnison. Les Malgaches sont défaits. • 23 décembre : Bataille de Mahatsinjo. La résistance des Malgaches est très grande, mais finalement, ils doivent se replier. • 14 janvier 1895 : L’armée française envahit Mahajanga et occupe la ville après avoir vaincu les Malgaches. • 12 février : La reine Ranavalona III prononce un grand Kabary à Antananarivo pour appeler tout le peuple à se lever afin de défendre la patrie. • 20 février : Antanamitara est prise par les Français, puis Ambohimarina tombe aussi. • 14 mars : Des soldats malgaches, dirigés par le général Andriantavy, sont levés pour être envoyés en renfort à Mahajanga. Ils ne quittent la capitale que le 25 mars. • 2 mai : Les forces françaises attaquent Marovoay où est ancrée une garnison malgache dirigée par le général Ramasom­- bazaha. Malgré la résistance, ce dernier et ses hommes doivent baisser les armes. • 20 mai : De nombreux tracts sont affichés dans les rues d’Antananarivo menaçant de mort le Premier ministre et la Reine, et exigeant la libération de deux grands personnages exilés à Ambositra. • 20 juin : Des soldats malgaches quittent la capitale pour renforcer leurs camarades qui combattent à l’Ouest. Ils mettent un mois pour atteindre Marovoay, ville qui, entretemps, est déjà tombée entre les mains des Français. Le même jour, la bataille de Tsarasaotra éclate. Les Français auraient pu être vaincus, mais ils sont soutenus par de nombreux canons. Les Malgaches doivent reculer jusqu’à Andriba où ils s’organisent pour bloquer le chemin des assaillants. La résistance de l’armée malgache est très sérieuse, car les généraux croient encore en la victoire. Le bilan de cette bataille se résume en de nombreuses pertes en vie humaine de part et d’autre, et en la défaite de l’armée malgache. Les forces françaises continuent alors leur avancée vers Antananarivo. • 30 juin : Bataille de Beritsoka. Beaucoup de soldats malgaches sont blessés et nombreux se replient vers la capitale où ils informent les autorités et la population de la situation. • 31 juillet : Un trouble éclate à Antanana­- rivo, car le bruit court que les forces françaises se rapprochent. Tous les jeunes gens sont, de ce fait, initiés aux armes disponibles, sagaies comme fusils. • 21 aout : Les forces françaises s’emparent d’Andriba malgré la grande mais vaine résistance du général Rainianjalahy et des soldats envoyés en renfort de la capitale. 29 aout  : La loi édictée par Radama Ier qui décrète que tout homme refusant de répondre à l’appel sous les drapeaux et que tout soldat déserteur seront brûlés vifs, est de nouveau appliquée. • 10 septembre : C’est ainsi qu’un soldat nommé Ravoninjatovo qui s’est caché et n’a pas répondu à l’appel des autorités militaires, est brûlé vif à Sahafa. • 14 septembre : L’armée française dirigée par les généraux Voyron et Metzinger se rapprochent dangereusement d’Antananarivo. Source: Menalamba sy Tanindrazana, de Jeanne Rasoanasy.
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