Structure du prix à la pompe - Impasse dans les négociations


Le ministre de l’Énergie menace d’une décision unilatérale si aucun consensus n’est trouvé entre l’État et les pétroliers d’ici le mois de juin. Les négociations ont capoté. Des intérêts difficilement conciliables. L’accouchement d’une nouvelle structure de prix à la pompe est difficile entre l’État et les parties prenantes. « Aucun consensus n’a été trouvé sur la structure tarifaire surtout au niveau des opérateurs pétroliers », a lancé le ministre de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures, Vonjy Andriamanga, hier, en marge d’une séance d’information sur les pourparlers engagés. Sans expliciter les principaux obstacles aux négociations, le ministre a préféré s’étaler sur les points sur lesquels les protagonistes se sont mis d’accord, à savoir la prise en compte d’un prix socialement acceptable concrétisé par la baisse du prix du pétrole lampant, et une aide spécifique aux opérateurs du transport pour ne pas impacter sur le budget des ménages. Devant l’absence de consensus, le ministre a tenu à rappeler qu’un protocole d’accord a été signé stipulant qu’une nouvelle structure tarifaire devrait être définie début juin. « Dans le cas où aucun consensus n’aurait été trouvé, l’État serait dans l’obligation de prendre ses responsabilités », prévient Vonjy Andriamanga. En d’autres termes, le gouvernement imposerait alors unilatéralement « sa » structure de prix. Aucune hausse D’après le ministre, l’objectif du gouvernement est avant tout de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs tout en faisant en sorte de maintenir la marge bénéficiaire des opérateurs, sans oublier la prise en compte du budget de l’État en avançant la fin des subventions. Le ministre a toutefois omis de parler des taxes que l’État perçoit sur le secteur pétrolier. Interrogé sur les concessions que le gouvernement serait prêt à faire notamment sur ces fameuses taxes, le ministre a botté en touche en préférant parler du rôle que l’État a joué dans le secteur. « Nous avons proposé la poursuite de l’extension du réseau de stations-service. Il existe actuellement une quarantaine de districts qui n’en dispose pas, une situation qui contraint les consommateurs dans ces localités à acheter plus cher. Le gouvernement est prêt à soutenir l’implantation de stations-service dans ces endroits reculés », explique-t-il. Il refuse toutefois de parler de subvention mais plutôt d’investissement à partir des redevances perçues par l’État pour développer le secteur. « L’idée est de faire en sorte que le prix du carburant soit le même dans tout Madagascar ». Néanmoins, Vonjy Andriamanga a admis que la question des taxes a été soulevée durant les pourparlers. Il a indiqué que les points d’ordre financier nécessitent la concertation d’un comité ad hoc composé de différentes entités dont, entre autres, le ministère de l’Économie et des finances. « Les éventuelles baisses proposées doivent être bien étudiées », conclut le ministre qui ne souhaite visiblement pas s’étaler là-dessus. Pour l’heure, c’est l’ancienne structure tarifaire qui est en vigueur. Vonjy Andriamanga s’est d’ailleurs félicité qu’aucune hausse n’a été pointée depuis la mise en place du gouvernement. Dans la foulée, il annonce d’ores et déjà qu’il n’y en aura pas pour ce mois d’avril. Il affirme toutefois ne pas pouvoir se prononcer concernant les prix au mois de mai. Sur le marché international, on constate une tendance haussière sur le cours du Brent. Après un plus bas fin décembre autour de cinquante dollars, le baril avoisine actuellement les 70 dollars.  
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