Run - Focus sur les bolides de la « Prorun »


Subaru Impreza, Smart Dragster, BMW M3T ou encore Cosworth Proto et Peugeot 205 T16, les voitures de la catégorie « Prorun » sont les plus rapides à Madagascar. [caption id="attachment_78316" align="aligncenter" width="720"] L’Impreza bleue, vainqueur du Premier Défi.[/caption] Pour les habitués d’Arivonimamo, ces voitures ne sont plus à présenter. Qui ne connait pas la Subaru Impreza bleue de Jean de Dieu Rafanomezantsoa alias Vazaha, la Smart Dragster noire de Jaona « Élite » Randriarimalala, ou encore la BMW M3T blanche de Tahiana « Jaytaxx » Rasolojaona. Des monstres mécaniques devant lesquels les spectateurs s’émerveillent à chacun de leur passage sur la piste. Depuis 2014, l’Impreza domine la scène. À son bord, Vazaha a enchainé cinq titres de champion consécutifs. Et il a rajouté une nouvelle victoire à son palmarès, dimanche, à l’issue du Premier Défi qui a ouvert la saison 2019. Sous le capot de la sportive japonaise se loge un quatre-cylindres boxer, qui développe dans les 900 CV, d’après ses explications. Outre sa puissance, elle bénéficie également d’un équilibre hors du commun. Quant au pilote, il ne commet quasiment jamais d’erreur au départ. Il connait parfaitement sa Subaru, la réactivité et le comportement de celle-ci. À son volant, il se démarque par la fluidité et la précision de ses passages de rapports. C’est grâce à toute cette osmose entre lui et sa machine qu’il détient le record national sur 400 m aujourd’hui, soit 10,54 sec. Un chrono établi au mois de décembre, à Arivonimamo. Principaux adversaires En face, deux pilotes se présentent comme ses principaux adversaires ces derniers temps. D’un côté, il y a Jaona Élite et sa Smart Dragster, préparée au Portugal. Une fois arrivée à Madagascar en 2015, elle avait subi quelques rajouts supplémentaires. Initialement, le quatre-cylindres en ligne Nissan de 2,3L délivre 300 CV. Mais grâce à divers kits et à l’apport considérable du turbo, elle dépasse facilement les 500 CV. De l’autre, il y a Jaytaxx et sa BMW M3T. On parle ici d’un six cylindres de 3,2L. La transmission de l’allemande a été grandement renforcée dernièrement, comme plusieurs autres éléments. Un choix qui s’est imposé de lui-même, sachant que celle-ci s’était tordue comme un simple fil de fer, sous le coup de fortes accélérations à répétition, il y a quelques années. [caption id="attachment_78322" align="aligncenter" width="720"] La 205 de Jacques Ferré a aussi fait sensation, dimanche.[/caption] Longue absence En 2014, Vazaha avait décroché sa première couronne nationale en détrônant Yu Chan, alors aux commandes de sa Ford Sierra rouge. Par la suite, Yu a observé une longue absence. Il est revenu en compétition dimanche, avec une nouvelle machine. Dénommée Cosworth Proto, elle se distingue par ses formes uniques. Ce mélange de buggy, de quad et de SSV au poids plume, grâce à son châssis tubulaire en acier, est poussé par un quatre-cylindres en ligne Cosworth. L’autre grande nouveauté de cette année, est la Peugeot 205 de Jacques Ferré. La caisse rappelle la T16 groupe B de la fin des années 80 et son moteur central, qui dominait le championnat du monde de rallye. La Lionne se démarque par son bloc biturbo tout simplement explosif. Pour leur première sortie, Yu et Jacques ont atteint les demi-finales. Au fur et à mesure que la saison avance, ils peaufineront certainement leurs réglages et amélioreront ainsi leurs performances. Ce qui augure de superbes duels avec Vazaha et les autres dans les courses à venir, pour le plus grand bonheur du public. [caption id="attachment_78321" align="aligncenter" width="720"] Jaytaxx est toujours resté fidèle à sa BMW.[/caption] La Subaru et la BMW roulent à l’éthanol « Mandeha toaka gasy », entend-on souvent à Arivonimamo, quand la Subaru Impreza de Vazaha passe. La machine japonaise roule à l’éthanol. « J’utilise de l’éthanol comme carburant. C’est de la fabrication artisanale, avec quelques rajouts de ma part. Cela fonctionne parfaitement et permet aussi de mieux refroidir le moteur », explique-t-il. Une autre voiture de la catégorie Prorun marche aussi à l’éthanol. Il s’agit de la BMW M3T de Jaytaxx. [caption id="attachment_78318" align="aligncenter" width="720"] Yu garde sa confiance envers le bloc Cosworth.[/caption] Cosworth Proto, la nouvelle attraction C’est l’une des grandes nouveautés de la saison. Yu Chan revient en compétition cette année avec une nouvelle machine. Dénommée Cosworth Proto, elle a attiré l’attention de tout un chacun, dimanche à Arivonimamo. « Un mélange de buggy, de quad et de SSV », d’après lui. Elle est montée sur un châssis tubulaire en acier, ce qui permet un gain de poids considérable, puisqu’elle se trouve bien en deçà de la barre symbolique d’une tonne. Sous le capot, l’on retrouve un bloc Cosworth de chez Ford. « J’ai entamé ce projet en décembre. Cela fait à peine quatre mois. Aujourd’hui, j’ai encore cherché mes repères et les bons réglages, mais au final, toutes les composantes se marient parfaitement », lance-t-il, après la course de dimanche. [caption id="attachment_78320" align="aligncenter" width="720"] La Smart de Jaona Élite est poussée par un moteur Nissan.[/caption] Une nouvelle catégorie « Super Run » Prorun, Run et désormais Super Run. Telles sont les catégories pour la saison 2019. La nouvelle catégorie Super Run réunira les machines suralimentées d’une cylindrée inférieure à 2L. Les véhicules à moteurs atmosphériques de moins de 3,2L sont regroupés dans la catégorie Run. Et enfin, en Prorun, l’on retrouve deux genres de voitures, à savoir celles poussées par des moteurs suralimentés de plus de 2L, ainsi que celles équipées de moteurs atmosphériques de plus de 3,2L. Concernant le déroulement des courses, un changement significatif intervient également cette année. Il n’y a plus que cinq passages au lieu de sept, pour les essais chronos. Et les huit premiers se qualifient pour la phase à élimination directe, qui débute par les quarts de finale. Refroidissement à l’aide de blocs de glace Comme on peut s’y attendre, le moteur Nissan de la Smart Dragster de Jaona Élite nécessite un système de refroidissement à part, à la hauteur de sa puissance. Et ce, sachant qu’il atteint de très hautes températures, quand il tourne à plein régime. De ce fait, un vase spécial est installé dans la voiture, pour accueillir des blocs de glace. « Ce système permet de refroidir l’air destiné au bloc moteur jusqu’à 4°C », d’après Jaona.
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