Cinéma - Cacophonie grandissante autour de l’OMACI


L’Office malgache du cinéma (Omaci) est au cœur d’une guerre froide. L’opinion de la grande majorité des acteurs de l’industrie du cinéma nationale est divisée. Une étrange bataille fait actuellement rage au sein d’une même communauté artistique, celle des cinéastes, depuis le début de cette semaine. Ils ont officiellement fait savoir qu’une guerre froide s’entame entre eux et l’Office malgache du cinéma (Omaci). D’un côté il y a ceux qui soutiennent l’Omaci et de l’autre ceux qui sont contre. L’opinion publique quant à elle reste encore dans l’incompréhension. L’objet de cette cacophonie qui s’affiche comme assourdissante à coup d’intervention médiatique à tout va de la part des cinéastes, des producteurs et autres acteurs de l’industrie malgache est le projet d’abrogation de la loi 2017 – 011 portant sur la « Politique nationale du cinéma et de l’image animée ». Une loi qui selon ceux qui s’y opposent, va à l’encontre de l’essence même de l’Omaci, qui est celle de promouvoir activement le septième art malgache. Selon ces derniers, l’Omaci par le biais de cette loi viserait à faire main basse sur l’entièreté du domaine de l’audiovisuel national, voire plus en marchant même sur les plates-bandes de l’Office malgache des droits d’auteurs (Omda). De son côté, l’Omaci se défend en affichant les avancées qu’elle a entreprises ces dernières années pour l’épanouissement du cinéma malgache. Notamment, à travers son soutien à la production, mais surtout de sa gestion du domaine de l’audiovisuel. L’Omaci en retrait Mamitiana Razafiman-dimby, producteur au sein de Scoop Digital affirme, « On peut dire que cette loi fut votée à notre insu à l’époque, permettant à une minorité de faire main basse sur la production cinématographique nationale. Depuis, on n’a cessé de vouloir contribuer à sa réforme en apportant aussi nos opinions, mais on nous a toujours refusé ce privilège. Ainsi, on souhaite que l’on débatte autour de cette loi qui n’est pas favorable à la majorité d’entre nous, pour que chacun puisse apporter un renouveau sérieux pour la promotion du cinéma malgache ». Un petit ministère au sein du ministère de la Communication et de la Culture, c’est ainsi que les opposants à la loi 2017-011 décrivent alors l’Omaci, qui selon eux se nourrit à même les poches des cinéastes et acteurs de l’audiovisuel national, entre l’acquisition des taxes autour de la réalisation, de la distribution et de la production sur tout le secteur de l’audiovisuel, y compris le cinéma et les jeux-vidéos. L’Omaci ne serait pas assez transparente vis-à-vis des cinéastes nationaux quant à la gestion de ses finances, qui se doivent de servir à soutenir les acteurs de l’industrie du cinéma malgache. Prévu être soumis auprès du gouvernement, ce projet d’abrogation de la loi 2017-011 n’a pas tardé à faire réagir ceux qui soutiennent l’Omaci également. Ils sont aussi acteurs et producteurs à s’être fait entendre sur le sujet, à l’instar de Gégé Rasamoely qui s’est affirmé comme le porte-parole même de cette institution. « C’est vraiment choquant qu’à un moment où l’on se doit d’être solidaire pour la promotion de notre art, on perd notre temps à se chamailler ainsi. Je veux bien que l’on en discute, mais de là à nuire à notre industrie cinématographique, je trouve cela injuste » confie-t-il. D’autant plus que selon les représentants de cette institution, l’abrogation de cette loi mènerait à la fermeture même de l’Omaci. .
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