Carte d'identité nationale - Thierry Rakotonarivo se défend


Dos au mur. Par le biais de son vice-président Thierry Rakotonarivo, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), tente de stopper l’hémorragie causée par sa révélation de vendredi. L’information selon laquelle plus d’un million de Cartes d’identité nationale (CIN), auraient des numéros similaires, a été tiraillée de toutes parts par les différents courants au sein du microcosme politique. Cette information révélée durant une conférence de presse devant présenter le bilan de la révision annuelle de la liste électorale, a ébranlé l’ensemble des processus électoraux de ces derniers mois. Aussi, le vice-président de la CENI a mouillé le maillot en enchaînant les interventions médiatiques, hier, pour rectifier le tir. Selon Thiery Rakotonarivo donc, cette anomalie « n’a aucun impact sur le processus électoral ». Le vice-président de la CENI explique ainsi qu’il ne s’agit pas d’une personne qui serait titulaire de deux ou trois CIN afin de lui permettre de faire des votes multiples. « Il s’agit de deux ou trois personnes dont les cartes d’identité ont le même numéro », souligne-t-il. Sur sa lancée, il ajoute que « ces personnes ne se connaissent certainement pas. Et ce n’est pas parce qu’ils ont un même numéro de CIN qu’ils doivent systématiquement avoir voté pour un même candidat ». Toujours dans l’optique de rattraper le coup, Thierry Rakotonarivo martèle que l’existence de CIN avec des numéros identiques « n’entame en rien », le droit de vote, le nombre d’électeurs, ou encore le sens du vote. « J’invite ainsi tout un chacun à ne pas dévoyer à des fins politiques, les efforts de la CENI pour assainir la liste électorale », déclare le vice-président de la Com­mission électorale.

Un problème récurrent

Les courants d’opposition ont, en effet, utilisé les révélations de la CENI comme munition pour pilonner la crédibilité électorale du pouvoir. Tous restreignent le débat à la présidentielle de 2018, et aux dernières municipales à Anta­nanarivo. Seulement, vue sous cet angle, la déflagration de la bombe lâchée vendredi, ampute donc de leurs cautions électorales, tous ceux qui ont pris part aux dernières élections nationales et locales. L’opposition n’y échappe pas. Vainqueur ou perdant, une partie du crédit électoral de chaque candidat ou de chaque parti politique pourrait être alors remise en cause. « Il ne s’agit pas d’une anomalie délibérée », affirme, du reste, Thierry Rakoto­narivo. Il soutient, également, qu’il ne s’agit pas d’un problème récent. « C’est un problème récurrent au sein de l’administration publique depuis ses débuts. Les banques font souvent remarquer l’existence de Carte d’identité nationale avec des numéros similaires », renchérit-il. Le vice-président de la CENI concède, néanmoins, que cette anomalie constatée dans la liste électorale pourrait découler d’erreurs de la part des opérateurs de saisie. Plus de cinq cent-soixante mille électeurs inscrits auraient des numéros de CIN identiques. Thierry Rakotonarivo défend, néanmoins, qu’il pourrait tout à fait s’agir de défaillance des autorités chargée de l’attribution de ces cartes. Il avance les manipulations manuelles des fichiers administratifs et électoraux comme raison probable de ces failles. Sur sa lancée, il ajoute que la dernière refonte totale de la liste électorale date de 2013. Outre le chiffre publié vendredi, c’est le timing de la révélation qui intrigue des observateurs. Thierry Rakotonarivo affirme que la CENI aurait déjà tiré la sonnette d’alarme à l’issue d’un audit de la liste électorale par des experts internationaux. Il soutient, par ailleurs, que la Commission estime qu’en cette période où il n’y a plus d’échéance électorale majeure, « le moment est opportun pour redresser toutes les failles du processus électoral ».  
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