TAXE FONCIÈRE - Réticence des propriètaires à Antananarivo-ville


L'abattement fiscal sur les Impôts fiscaux sur les propriétés bâties (IFPB) est effectif dans les services fiscaux des arrondissements de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA). Une file d’attente s’est formée, devant le service Fiscal du troisième arrondissement à Antaninandro, mercredi matin. Plusieurs personnes sont venues payer l'impôt foncier sur les propriétés bâties (IFPB). « J’ai reçu un rôle indiquant un impôt de 180 000 ariary. Je n’avais pas envisagé de payer cette taxe, car je n’ai pas cette somme. Puis, j’apprends qu’elle a été réduite à 20 000 ariary pour l’impôt entre 100 000 ariary et 200 000 ariary. J’ai profité de cette offre pour régler ma situation, avant que la commune ne change d’avis », témoigne Odette, propriétaire d’une maisonnette à Besarety. Dans cet arrondissement, 40% des contribuables ont déjà payé l'impôt. « Depuis l’annonce de l’abattement fiscal, les contribuables se ruent au niveau du service fiscal.», informe un responsable au sein du troisième arrondissement. La plupart des personnes qui ont payé leurs impôts sont des personnes à faibles revenus. Ces contribuables, dont l’impôt a été au-dessous de 200 000 ariary, ont bénéficié d’une réduction. Ils ne versent qu’un forfait de 10 000 ariary ou de 20 000 ariary, selon le montant de l’impôt. Ils sont décrits par la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) comme des cas sociaux. Au second plan « Ils sont très actifs, contrairement aux grands propriétaires. Ceux qui font louer leurs bâtiments sont réticents », regrette Andry Ramilijaona, directeur de la Bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, au sein de la CUA. Il suppose que cette faible affluence des contribuables dont le montant de l’impôt est au-dessus de 200 001 ariary, s’explique par les contrôles fiscaux qui sont, également, en cours. « L’IFPB est devenu au second plan », enchaîne-t-il. La municipalité a consenti une réduction de 60% du montant inscrit dans le rôle, pour l’impôt qui se situe entre 200.001 et 500.000 ariary. Elle est de 40%, pour l’impôt entre 500.001 et 1.000.000 d’ariary. Pour les impôts de plus de 5 millions d’ariary, l’abattement est de 5%. Cent trente-six mille sur les cent quatre-vingt-quatorze mille avis d’imposition, distribués au titre de l’exercice 2021, sont des cas sociaux. Ils ne rapportent que peu à la CUA qui ne cache pas sa difficulté financière. « Les impôts sont nos principales ressources pour effectuer des travaux de développement. La population doit payer les impôts pour qu’on puisse assurer le ramassage des ordures, pour qu’on puisse construire des infrastructures d’assainissement, entre autres », rajoute Andry Ramilijaona. La CUA envisage de mettre en place une politique de recouvrement. « Nous allons nous rapprocher de la population. Nous allons descendre au niveau des arrondissements. Le porte-à-porte avec les fokontany est aussi envisageable », prévient Andry Ramilijaona.
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