SOAVIMASOANDRO - La mort d’un jeune provoque un tollé


Des troubles ont éclaté à Ambodivona-Soavimasoandro où le corps de Fanomezantsoa Rakotoson a été gardé. Le défunt aurait été négligé comme s’il n’était pas un être humain. De graves désordres ont été constatés à Ambodi­vona-Soavimasoandro, mercredi soir et hier matin. C’est là-bas que le corps sans vie de Fanomezantsoa Rakoto­son découvert mardi, à Besarety, a été gardé. Des responsables du fokontany et la police ont dû intervenir pour gérer l’attroupement tumultueux et prévenir le débordement. Fanomezantsoa, couramment appelé Fano, est parti à la fleur de l’âge. Il n’avait que 20 ans. Il avait perdu sa mère il y a quatre mois. Il vivait avec son père et sa belle-mère. Son entourage indigné raconte qu’il était un bon garçon, néanmoins il était maltraité et ne cachait pas sa souffrance. Il lui est déjà arrivé de manger chez d’autres personnes, selon le voisinage. Ce mardi-là, il est sorti pour chercher du travail. Puis, en début d’après-midi, il a été retrouvé mort devant la porte d’une maison, à Besarety. Le médecin et la police du troisième arrondissement n’ont constaté aucune blessure sur son corps. Ils ont signalé une mort naturelle, probablement à cause de la faim. Ignoré Les parents du défunt, interrogés par notre collègue à leur domicile, à Ambodi­vona-Soavimasoandro, préfèrent garder le silence face à l’indignation publique. Ils ont affirmé qu’ils se sentent rongés par la honte et essaieront d’identifier celui qui a publié sur Facebook que leur fils était mort de faim. La dépouille a été ramenée à la maison, mercredi. Le soir, le fokonolona s’est révolté lorsque le couple l’a empêché d’entrer et de veiller le défunt. Finalement, on a laissé ses amis le voir, mais sous de strictes conditions. Ils ne devaient ni pleurer ni dire un mot. « Ce qui nous choque le plus, c’est que le défunt a été abandonné dans une pièce avec un simple teeshirt et un pantalon », se révoltent-ils. « Nous sommes alors rentrés à pied à Anosipatrana, à 2 heures du matin, car on ne voulait pas de nous », regrette Sabine Raharimalala, la tante de Fano. « Ce matin (ndlr : jeudi), on nous a rappelés car le corps sera enterré aujourd’hui, sous prétexte qu’il commence à dégager une odeur. Or, nous sommes déjà convenus qu’il sera inhumé demain », ajoute-t-elle. Le fokonolona mécontent a tenté d’arrêter le cortège . Grâce aux négociations devant les policiers et le fokontany, le défunt a pu être acheminé et enterré à Fenoarivo, vers 13 heures.  
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