Ressources halieutiques - La pêche de poulpe règlementée


Sahanala et le Groupe Refrigépêche Madagascar ont signé un contrat cadre de partenariat pour une exploitation durable du poulpe dans l’aire marine protégée de Loky Manombato. "Les acteurs sérieux dans le secteur ont intérêt à ce que l’exploitation soit pérenne", a souligné le directeur général délégué du Groupe Refrigépêche Madagascar Eric Douhéret en marge de la signature de l’accord d’un contrat cadre de partenariat entre la société et l’entreprise sociale Sahanala. L’accord concerne l’exploitation du poulpe dans l’aire marine protégée de Loky Manombato au nord de de Vohémar. Cette aire marine représente 15 000 ha sur les 25 000 ha de l’aire protégée gérée par l’ONG Fanamby. Si la société Sahanala fait valoir son expérience dans la mobilisation des communautés paysannes dans la zone d’intervention, Refrigépêche fournira son expertise en matière de pêche et de collecte, de transformation et de distribution des produits halieutiques suivant les normes. Le contrat prévoit d’ailleurs la construction d’une usine de transformation à Andranavabe Vohémar d’ici 2021. Catégorie 5 Eric Douhéret a indiqué que le Groupe Refrigépêche Madagascar prévoit la collecte de 400 tonnes de poulpe par an. "Il s’agit d’une prévision basée sur des calculs mais cela peut  varier selon l’évolution du projet", a-t-il expliqué en expliquant que des pêcheurs des zones alentours peuvent se joindre au projet. Dans sa forme actuelle, le contrat concerne au moins cinq cent pêcheurs regroupés dans 7 associations. Le projet prévoit un accompagnement technique, la régularisation de leur activité avec à terme l’amélioration de leurs revenus. Le directeur exécutif de l’ONG Fanamby Tiana Andriamanana a tenu à préciser que l’aire protégée Loky Manombato est de catégorie 5 et que dans ce sens il est possible de s’y introduire. "On parle de paysage harmonieux. Dans les 15 000 ha de la zone, il y a des communautés qui y vivent", a-t-elle précisé. L’objectif majeur du projet est l’obtention de l’éco-certification MSC (Marine Stewardship Council). D’après les explications d’Eric Douhéret, il s’agit d’une certification très demandée dans les marchés du monde entier. Elle garantit au consommateur que la capture est issue de la pêche durable soucieuse non seulement de la pérennité des ressources mais aussi de l’activité des pêcheurs. Il a indiqué qu’il faudra normalement deux ans pour l’obtenir, en saluant au passage une coopération inédite entre des entreprises privées, une ONG, des communautés locales et l’administration. Il a précisé que la gouvernance a une importance singulière en soulignant la nécessité d’une surveillance et d’un contrôle efficace ainsi que d’une bonne loi. Dans ce sens, Tiana Andriamanana a soulevé un flou dans le cadre légal qui régit notamment la protection des zones côtières, étant à la fois sous l’autorité du ministère de la pêche et celui de l’environnement. Cela dit, les représentants des ministères concernés ont brillé de leur absence lors de la signature. Remaniement oblige.
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