STRATÉGIE D’INCLUSION FINANCIÈRE - A l’heure du bilan d’étape


La Grande Ile a évalué les progrès effectués dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIM). Selon les responsables, si des avancées notables ont été enregistrées, le pays a encore du chemin à faire. À Madagascar, depuis que les opérateurs de téléphonie sont habilités à fournir des services d'argent mobile, plus de dix millions de personnes ont ouvert des comptes. D'autres entités non bancaires proposent également des services financiers numériques, comme la Poste qui contribue à la distribution des aides monétaires en réponse à la pandémie, grâce à son vaste réseau de points d'accès. On constate aussi que les clients des institutions de microfinance peuvent plus facilement solliciter des prêts et constituer des dossiers de crédit pour améliorer leur solvabilité. Les institutions de microfinance ont accordé plus de 500 000 microcrédits à des petites ou très petites entreprises. Par ailleurs, avec l’aide du projet pour l’inclusion financière appuyé par la Banque mondiale, le pays a mis sur pied un système permettant aux petites et moyennes entreprises de payer leurs impôts par voie électronique dans plusieurs régions. Les montants collectés grâce à ce système ont été estimés à environ 18 millions de dollars à la fin de 2021. A savoir que le comité de pilotage de la Stratégie Nationale d'Inclusion Financière de Madagascar a tenu, au mois de décembre dernier, sa réunion annuelle à Antananarivo en présence du Ministre de l'Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. Cette réunion s'est portée sur l’application de la stratégie de Madagascar en matière d’inclusion financière depuis 2018, et le suivi-évaluation de la stratégie en vue de son amélioration. Durant son intervention, le Coordonnateur National du CNFI (Coordination Nationale de la Finance Inclusive), Ramanarivosoa Tiana Ramparany, a présenté le programme et la situation relatifs à l’application de la SNIM. Ce fut également une occasion pour elle de présenter le bilan des travaux effectués durant cette période notamment la réalisation du Programme national sur l’éducation financière, la deuxième enquête sur la protection des consommateurs (Finscope), la dernière évaluation de la SNIM et l’élaboration des règlements des Fintechs. Accès aux services financiers limité Concernent justement l’écosystème des Fintechs, il a été rapporté que les bases d'un cadre juridique favorable à l'essor des entreprises opérant dans ce secteur sont aujourd'hui en place et de nouvelles réglementations sont en préparation pour veiller à ce que les procédures liées à l'obligation de récolter des informations sur les clients soient proportionnées au risque et ne soient pas inutilement contraignantes. On sait également que les directives relatives à la lutte contre la corruption et à la criminalité financière s'appliquent déjà aux acteurs de la Fintech qui ont créé une association et rencontré l’équipe de la Banque Centrale de Madagascar afin de mieux s’informer sur les exigences réglementaires applicables aux prestataires de services financiers, de faire connaître leurs activités et de contribuer à l'évolution du cadre réglementaire. On peut dire donc que des progrès ont été accomplis. Cependant, la Grande Ile ne fait pas encore partie des pays de la région qui servent de références en matière d’inclusion financière. A Madagascar, l’accès aux services financiers reste limité : seulement 29% des ménages malgaches ont accès à des services financiers formels et 3% ont accès à des crédits bancaires, selon la Banque mondiale. Le manque d’accès au crédit représente ainsi le troisième frein le plus important à la croissance de Madagascar, selon le World Economic Forum. La crise du Covid-19 a davantage entravé l’accès au financement et affecté l’activité des entreprises et l’emploi, y compris dans le secteur informel. Dans ce contexte, l’inclusion financière des populations malgaches est vue comme l’une des priorités pour garantir une croissance inclusive et durable dans le pays. Notons que divers projets sont en cours pour accélérer l’inclusion financière, à l’instar de la facilité de l’Union européenne offerte au fonds baptisé « TCX » permettant de diminuer le coût de couverture, au bénéfice final de l’emprunteur. TCX propose des produits dérivés à ses contreparties, dont Proparco (filiale de l’Agence Française de Développement ou AFD), afin de couvrir les écarts de change et de taux d’intérêt inhérents à leurs financements en monnaie locale. Cette opération participe également à l’initiative française Choose Africa, lancée par le Groupe AFD en mars 2019.
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