PARITÉ MONÉTAIRE - L’ariary s’effiloche sur le marché des devises


Un début d’année difficile pour l’ariary. La monnaie nationale a encore perdu de précieux points face au dollar et devant l’euro, au Marché interbancaire de devises ,MID. Le 30 décembre, le billet vert américain a été coté à 4457, 64 ariary. Hier il échangeait à 4 465, 23, soit un bonus net de huit points. L’euro a terminé l’année à 4720 ariary pour atteindre les 4749 hier. Soit une progression de 29 unités. Il est vrai que les coûts des importations pour les fêtes de fin d’année ont pu affaiblir l’ariary sur l’échelle des valeurs. Mais ces matrices financières reflètent aussi une économie encore moribonde. Qui, malgré la pluie de dollars venant des bailleurs de fonds, n’arrive pas à décoller. Par la faiblesse des investissements directs étrangers. En 2019, Madagascar n’a eu que 300 millions de dollars dans ce registre. Contre 43 milliards pour Maurice. Il est dans l’intérêt du régime en place d’améliorer le climat des affaires. Par la lutte réelle contre la corruption, par exemple, et la bonne gouvernance des sociétés d’État. Les détournements de fonds à la Jirama, impliquant de hauts responsables de cette société, ne plaide pas en faveur de l’attractivité de Madagascar. Tout comme le retard accumulé dans l’adoption du projet de refonte du Code minier, déjà contesté de toutes parts. Mais au-delà de ces considérations, il est peut-être temps de remodeler les rouages du MID . Un système de change flottant adopté en 1997 sous l’impulsion du ministre des Finances de l’époque, José Yvon Raserijaona . Beaucoup avancent que la double cotation euro-dollar ne profite guère à l’ariary. Si la valeur des exportations vers l’Europe, dans l’actuelle configuration actuelle, peut engranger des surplus, les factures pétrolières payées en dollars risquent de flamber. D’autres analystes souhaitent aussi l’ouverture du MID aux acteurs de l’ombre qui dorment sur d’épais matelas de devises. Quand ils refusent de se soumettre aux textes réglementaires. Quant aux changes au noir, ils continuent de se dérouler en plein jour. En dépit d’une interdiction formelle dictée par le régime de Marc Ravalomanana. Il reste à préciser que le Marché des capitaux en préparation n’a rien avoir avec le MID. Il s’agit d’une cotation en bourse des entreprises. Comme ce qui se fait à Paris, New-York ou Tokyo. Avec les indices CAC 40 , Dow Jones ou Nikkei. S’il est prématuré d’ériger un parallélisme de forme avec ces temples des transactions financières mondiales, l’idée a déjà germé depuis longtemps. Le moment est venu de la concrétiser.
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