Coronavirus - La 3e vague pointe son nez


La 3e vague. Ce terme est la hantise d’une grande partie de l’opinion publique depuis que les statistiques officielles de contamination à la Covi-19 et surtout de décès dûs à la maladie, sont reparties à la hausse. Bien qu’il n’ait pas encore déclaré officiellement que Madagascar est prise dans une troisième vague de propagation du coronavirus, Andry Rajoelina, président de la République, soutient, néanmoins, qu’il faut s’y préparer. «Plusieurs pays dans le monde sont déjà dans la 5e vague de contamination à la Covid19. Nous, à Madagascar, devons nous préparer à affronter une troisième vague», déclare le Chef de l’État dans son discours de fin d’année. La pandémie causée par le coronavirus et la crise sanitaire qui en découle est le premier point de l’allocution présidentielle, diffusée vendredi. Si ses spectateurs et auditeurs appréhendaient des mesures plus restrictives pour riposter à la hausse des nouveaux cas de contamination et des décès, le Président n’y a pas touché mot. Jusqu’à nouvel ordre donc, la seule décision étatique face au relent de propagation de la Covid-19 reste «la vigilance sanitaire», édictée pour trois régions, à savoir Analamanga, Vakinankaratra et Matsiatra Ambony. La phrase glissée par Andry Rajoelina pour clore la partie relative à la pandémie dans son discours, laisse entendre, cependant, qu’il pourrait y avoir des mesures plus restrictives dans les jours à venir. Si la 3e vague n’est pas encore officialisée, les chiffres imposent des décisions dans ce sens de la part des autorités étatiques. Choix cornélien Le bilan des journées allant du 25 décembre au 31 décembre, publié par le ministère de la Santé publique, rapporte près de deux mille nouveaux cas positifs au coronavirus. Deux cent soixante-quinze patients présentent des formes graves. Quarante décès sont, également, recensés. Certaines voix ajoutent qu’il s’agit juste des statistiques officielles de ceux qui ont effectué des tests de dépistages. Actuellement, l’approche syndromique qui consiste à appliquer le protocole de traitement à toute personne présentant des signes inquiétants est, à nouveau, appliquée. L’approche syndromique permet de pallier à l’hésitation des citoyens à effectuer les tests de dépistage. En renfort aux hôpitaux, les Centres de traitement Covid-19 (CTC - 19) rouvrent un par un, également. Après l’École primaire publique (EPP), de Soamandrakizay, c’est le Lycée technique d’Alarobia qui vient de reprendre du service en tant que CTC-19. À entendre le discours présidentiel de vendredi, l’État espère une prise de conscience de la population pour éviter que le pays ne se retrouve au creux d’une 3e vague. «Seules la responsabilité et les précautions sanitaires prises par tout un chacun nous permettront de nous protéger tous», soutient le président Rajoelina. Durant une émission politique, sur le plateau d’une station privée de la capitale, jeudi, Jerry Hatrefindrazana, ministre des Travaux publics, a reconnu qu’en édictant «la vigilance sanitaire», le conseil des ministres a voulu agir de façon graduée. Que l’État mise sur la prise de conscience et l’expérience que les habitants ont tirées des deux premières vagues, pour ne pas en venir à des mesures drastiques. À entendre le ministre des Travaux publics, l’État appréhende les conséquences socioéconomiques d’un nouveau confinement. Déjà que le pays peine à se relever du choc des restrictions édictées durant les deux premières vagues. L’onde de choc de la crise économique mondiale causée par la pandémie pèse toujours, par ailleurs. Seulement, à la veille de la rentrée des classes pour le second trimestre, la question sur l’opportunité d’un confinement ou non raisonne de plus en plus. Des cas d’enfants malades ont été recensés.
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