De l’art en épices - Laïla Bavy s’exprime en toute liberté


L’activité principale de Laïla Bavy tourne autour des épices. En parallèle, la jeune femme se laisse guider par la force de l’artiste qui sommeille en elle. Et la peinture devient sa forme d’expression. Dans une petite galerie sise à Ankadindravola Ivato, l’art et les épices font bon ménage. La senteur de la vanille stimule les sens pour apprécier, à leur juste valeur, les œuvres exposées. La nature et la femme se déclinent sous différents traits que Laïla Bavy produit pour décrire ses sensations. La peintre autodidacte mélange les styles. Pour elle, ses coups de pinceau n’ont pas de règle. C’est sa notion de liberté…d’expression. Originaire de Sambava, c’est par la force de la nature que Laïla Bavy se trouve dans le domaine des épices. La vanille constitue ses produits de base. La jeune femme cible les touristes. Et pour étendre son activité, Laïla est revenue sur son premier amour, la peinture. « J’adore dessiner depuis toute petite. Je m’adonnais à cette passion en cachette car mes parents prenaient cela pour une futilité. Ils préféraient me voir réviser mes leçons de calcul, que de faire des dessins. Plus tard, je voulais approfondir cet art. Je me documentais et apprenais toute seule. Du dessin, je me suis mise à la peinture. L’internet fournissait des tutoriels pour se perfectionner. Lari, une jeune peintre malgache, m’a donné l’envie d’aller plus loin. Après avoir réalisé quelques toiles, j’ai décidé d’exposer mes œuvres dans ma boutique. Les épices et la peinture constituent mon univers », raconte-t-elle. Laïla Bavy s’inspire de la nature, de son rêve, de ses émotions. Quand elle peint, elle s’enferme dans son bureau qui lui sert aussi d’atelier. Elle peut y rester des heures. « Pour moi, l’art est synonyme de liberté. Je suis en perpétuelle quête de style. Je mélange des techniques pour m’exprimer. J’aime bien être toute seule quand je réalise mes toiles. Parfois, ça crée des tensions avec mon mari. Mais finalement quand il a vu mes œuvres, il a compris. Je me sens plus détendue après avoir terminé un tableau. Actuellement, j’en ai peint une bonne centaine. Je souhaite faire des expositions dans d’autres endroits. Je rêve de consécration, de voir les autres personnes admirer mon travail, et de rencontrer d’autres femmes peintres pour parler de cette discipline », confie la jeune femme. Lecture, écriture, et peinture Laïla Bavy lit beaucoup. La lecture la fait rêver. « Cela donne une certaine liberté d’imagination à partir de l’histoire que l’on lit, contrairement à un film dans lequel tout a été apporté pour créer des sensations. Et pour faire rêver les autres, je me suis mise à écrire. J’ai des manuscrits, mais je trouve que mes écrits me dévoilent un peu trop. J’ai l’impression de me mettre à nue en lisant mes histoires. Des fois, les mots ne me suffisent plus pour décrire certaines émotions. Alors que dans la peinture, j’arrive à trouver comment les transposer sur une toile. Je pose les couleurs mais elles ne sont pas cadrées dans le tableau. Je les mets soit au début, soit à la fin de chaque œuvre », explique l’artiste.
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