Finances publiques - La masse salariale en continuelle augmentation


L’amélioration de la productivité des agents de l’État ainsi que le renforcement de l’administration publique influencent sur la masse salariale. On compte près de deux cent mille fonctionnaires à Madagascar en 2018. En moins de 10 ans, entre 2010 et 2018, la masse salariale de l’administration publique, en terme nominal, a plus que doublé, passant de 930 milliards d’ariary en 2010 à 2164 milliards d’ariary en 2018. L’investisse-ment sur le capital humain et l’instauration de l’autorité de l’État impactent sur la masse salariale. Le ratio de la masse salariale par rapport au Produit intérieur brut (PIB) est passé de 5.5 % à 5.8 % en 2018. Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est relativement élevé, car se situe à près de 41 % en 2018. Sa part dans le budget atteint 31.7 % en 2018, contre environ 25 % pour les pays d’Afrique subsaharienne au cours des dernières années. L’administration publique, cependant, est indiquée, avoir un effectif « resserré » avec vingt-quatre médecins pour cent mille habitants, quatre-vingt-dix agents des forces de l’ordre pour cent mille habitants, soit une moyenne de 8.4 fonctionnaires pour mille habitants. Cet effectif, défini par la direction générale de la Gestion financière du personnel de l’État (DGGFPE) au sein du ministère des Finances et du budget (MFB), comme « resserré », « accapare une part relativement importante des ressources et contraint à une optimisation de la masse salariale ». Trois axes Une gestion rationnelle des effectifs s’avère être un des axes importants de la gestion de la masse salariale. « Les dotations annuelles de postes budgétaires se font actuellement suivant une logique de priorité et de manière concertée » décrit la DGGFPE. Les secteurs prioritaires sont l’éducation, la santé et la sécurité, tout en tenant compte de la capacité budgétaire du pays. « Mais des concertations sont prévues annuellement entre le MFB et les autres départements pour discuter de leurs besoins en ressources humaines ». Le second axe concerne l’amélioration du système d’information, l’Application unique pour la gestion uniforme des Ressources humaines de l’État (Augure), utilisée dans la prévision et la gestion proprement dite. Les gains économiques engendrés par la chasse aux fonctionnaires fantômes sont, entre autres, la diminution de l’effectif budgétaire, malgré les nouvelles dotations de postes budgétaires. Le troisième axe est présenté comme la fixation d’un objectif en matière de masse salariale. « La part de la solde dans le budget de l’État a eu tendance à se tasser autour de 30 % depuis 2016 alors qu’elle a atteint 45 % en 2015. L’objectif est de limiter la masse salariale à 27 % du budget total d’ici 2020 », relate la DGGFPE.
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