Épidémie - Le Sida reste tenace


Le VIH/Sida se propage à Antananarivo. Une nouvelle stratégie sera optée pour dépister encore plus de séropositifs dans la communauté. Une personne vient d’être confirmée séropositive, au centre « Test, Treat, and Retain » du Bureau municipal d’hygiène (BMH) à Isotry, hier. Il s’agit du premier séropositif dépisté à Antananarivo, en ce mois de décembre. Il ne sera pas le dernier. Les personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) dépistées sont en hausse, dans la capitale. « Nous enregistrons, en moyenne, cinq à six cas positifs. Il nous arrive d’enregistrer douze cas en un mois. Cette hausse est constatée, depuis le confinement », indique le Dr Hervé Rabeson, chef de service médical au sein du BMH à Isotry, hier. C’était dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. « Six à douze séropositifs détectés dans un centre, en un mois, c’est beaucoup, étant donné la vitesse de propagation du virus », souligne Fidy Harinjaka Randriamanandray, chef d’unité suivi-évaluation au sein du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS). D’autres centres effectuent des dépistages du VIH/Sida à Antananarivo. Zone rouge Antananarivo est classée « zone rouge », en matière d’infection, au même niveau que Toamasina et Mahajanga. Mille deux cent vingt-cinq PVVIH sur les six mille deux cent cinquante et un recensé, sont suivies dans la capitale, chiffres arrêtés au mois de septembre. La plupart de ces PVVIH suivies à Antananarivo sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). « Si nous regardons la statistique globale, les femmes dépistées positives sont plus nombreuses que les hommes (54,7% contre 45,3%). Par contre, si on prend en compte le nombre des HSH, on conclura que beaucoup d’entre eux ont contracté le virus », rajou te Fidy Harinjaka Randrimanandray. La pratique anale favorise la transmission du VIH, selon l’explication des médecins. Seules quelques dizaines de personnes ont passé le test de dépistage du VIH/Sida à Antananarivo, hier, lors des quelques dépistages de masse, effectués dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le VIH/Sida. Cette journée est passée presque inaperçue. Il n’y a pas eu de grandes sensibilisations sur les préventions de la maladie, ou sur la prise en charge, comme cela a été le cas, il y a des années. La célébration a été limitée à une conférence de presse à l’hôtel le Pavé à Antaninarenina, hier. L’épidémie du Sida ne semble plus être une priorité. Le financement a même diminué. « Le coronavirus est la priorité mondiale, en ce moment. Une part des budgets est affectée dans la prise en charge de cette maladie », indique une source auprès du CNLS. La lutte contre le VIH/Sida continue, malgré cela. L’objectif est d’éliminer le Sida, en 2030. Pour stopper la propagation du virus, il faudra trouver et traiter tous les séropositifs. Une nouvelle stratégie sera mise en œuvre, pour les détecter. « Nous allons intervenir auprès des populations cibles, à savoir, les HSH, les travailleurs de sexe, les consommateurs de drogue injectable. Ils vont sensibiliser les personnes qui ont eu des rapports sexuels avec elles, à passer le test de dépistage », termine Fidy Harinjaka Randriamanandray.
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