Une foule de visiteurs à Antsirabe - De faibles retombées économiques sur la ville d’Eaux


Tafita, un tireur de cyclopousse à Antsirabe, stationne depuis plusieurs minutes sur le trottoir de Tsarasaotra, en attente de clients. Malgré la forte affluence de visiteurs dans la ville d’Eaux, dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse, ses recettes n’ont pas augmenté, comme il l’espérait. «C’est vrai que le nombre de clients a augmenté par rapport au quotidien. Mais ce n’est pas vraiment énorme», regrette le jeune homme. Christina Rakotoarisoa, gérante d’un salon de coiffure et de vente de produits naturels de soins et de beauté, déplore également la faible affluence de clients dans sa boutique. «Quelques femmes sont venues se faire coiffer, ce matin. D’autres sont venues acheter des produits comme du baume, de l’huile essentielle. Mais ils n’étaient pas vraiment nombreux. Si je fais le calcul, nos clients n’ont augmenté que de 10%, depuis l’arrivée des pèlerins», affirme-t-elle. Volana, vendeuse de marmites en aluminium à Ambatolampy, venue spécialement à Antsirabe pour participer à la Grande braderie organisée dans le cadre de l’arrivée de ces pèlerins, n’aurait vendu aucun produit depuis mardi. «Ils passent, regardent mais n’achètent rien.», grommèle-t-elle. La plupart des hôteliers et des restaurateurs de la capitale du Vakinankaratra soulignent, également, que cet évènement ne leur apporte aucun profit. «Nos clients sont, en général, des agents en mission; ici, nous n’avons aucun pèlerin. Les pèlerins sont déjà logés et nourris dans les centres d’accueil», précisent-ils. Olga Haja Jacques, gérante d’une boutique de produits malgaches, comme des chapeaux en paille, des robes et des vêtements en soie naturelle et Haja, conducteur de tuk-tuk, sont, jusqu’ici, les rares personnes qui ont profité de la présence des jeunes catholiques à Antsirabe. «Deux jeunes sont venus m’acheter des vêtements et des tissus en soie, ce matin. D’autres ont visité ma boutique, mais c’est peut-être les moyens qui les empêchent d’acquérir quelque chose», lance Olga Haja Jacques. La plupart des pèlerins n'ont pas envisagé de faire des achats dans la ville d’Antsirabe. «Nos budgets sont très limités. De plus, nous avons déjà tout ce dont nous avons besoin au site», indique Fitahiantsoa, une jeune catholique en provenance de Moramanga. D’autres, cependant, ont bien un budget en réserve, mais attendraient la fin de l’évènement pour faire les courses afin de ne pas tenter d’éventuels voleurs. «J’ai classé 200 000 ariary pour faire des achats ici. J'ai envisagé d’acheter des légumes et des objets de souvenirs qu’on ne trouve pas chez nous», lance une femme en provenance de Toamasina.
Plus récente Plus ancienne