Jirama - Le directeur général maintenu à son poste


Les différends entre le directeur général et le président du conseil d’administration de la Jirama durent depuis plusieurs mois. Il a fallu un arbitrage en haut lieu pour trancher sur la suite de leur collaboration dans la gestion de la compagnie. Trois heures d’arbitrage. Le directeur général (DG) Vonjy Andria­manga et le président du conseil d’administration (PCA) de la Jirama, Solo Andriama­nampisoa ont été appelés à la présidence de la République hier. Le ministre de l’Energie et des hydrocarbures, Christian Rama­rolahy aurait assisté à la rencontre. Le motif des interpellations vient du fait que la guerre contenue entre les deux hommes, pendant déjà des mois, a éclaté au grand jour par voie de presse. Il a été constaté que le PCA a désavoué les actions du DG. Sa présence à une conférence de presse expliquant l’origine des problèmes d’index ayant rendu les factures d’eau et d’électricité exorbitantes pour les usagers tananariviens, a été entre autres, une aubaine pour le PCA pour des critiques semi-ouvertes quant aux démarches du DG. On note également les multiples descentes sur terrain du PCA qui laissent comprendre qu’il le fait puisque le DG ne le fait pas. A chaque coupure d’électricité ou problème d’approvisionnement en eau, le PCA réagit sur son compte facebook. La dernière en date concerne le projet d’adduction en eau à partir de la station de pompage d’Amoronakona, qui a été finalement récupéré par la Jirama. Vonjy Andriamanga, alors ministre de l’Energie et de l’eau dans le temps, à l’origine du projet, a sollicité un prestataire externe. Une récupération lue comme un autre coup de massue au DG actuel de la Jirama. De l’autre coté, on voit un DG hors des projecteurs de la presse mais qui laisse son staff communiquer à sa place sur les raisons des coupures ou d’autres manquements du service d’eau et d’électricité. Les questions sensibles sur les états financiers de la Jirama, les lourds impacts de la Covid-19 ou encore le devenir des révisions des contrats des fournisseurs d’énergie de la compagnie, restent en suspens depuis sa nomination en décembre 2019. Statut Le conseil d’administration (CA) de la société a retiré certains pouvoirs au DG, ce qui fragilise sa position. Mais, il est à noter que Vonjy Andriamanga a été nommé en conseil des ministres. Un choix du président de la République qui présuppose des raisons. D'où l'« arbitrage » des différends entre les deux hommes. Aucune mention de démission puisqu'ils ont été « sollicités à gérer la Jirama, chacun leur style, mais tournés vers un objectif commun qui est de redresser la Jirama ». Une société qui enregistre quelques 1000 milliards d’aria­ry de pertes sans compter les impacts de la crise sanitaire. Comme stratégie de « sortie de crise », le statut de la Jirama serait amené à être révisé. « Le Conseil d’administration de la Jirama n’a pas limogé le DG comme ce qui a été rapporté dans un quotidien. Le CA a plutôt émis des demandes d’explications sur différents points de défaillance au management de la compagnie. Il y a eu, en effet, des recadrages comme pour des investissements en matériel roulant pour la direction que nous jugeons déplacés et inopportuns, par exempl e. », réagit Solo Andriamanampisoa, à la sortie de la réunion avec le président de la République. Des directeurs ont été abrogés par le CA, une décision indiquée comme légitimée par le statut actuel de la compagnie. Ce que le DG qualifie de « nulle et non avenue ». Dans une interview accordée plus tôt par Vonjy Andriamanga, il avance que des résultats commencent à être palpables. « Il y a des individus qui n’apprécient pas ces actions. Est-ce par jalousie au vu des premiers résultats ou est-ce que cela touche aux intérêts particuliers de certains? On ne peut pas les empêcher d’avoir leur opinion mais nous n’acceptons pas et n’accepterons pas les actes de déstabilisation menés à l’encontre de la société et de ses salariés.», explique-t-il. Le DG dit ne pas manquer d’autorité pour subir des initiatives parallèles dans la direction de la Jirama. « Il n’y pas d’initiative parallèle. Nous avons mis en place des instances de gouvernance claires qui constituent les seuls lieux de prise de décision au sein de la compagnie », rétorque Vonjy Andria­- manga. Les deux hommes « rivaux » sont des proches du président Andry Rajoe­lina. Leurs actes ne devraient-ils pas être exemplaires, au-delà des différends ?
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