Dispersion de la covid-19 - Le coronavirus sévit au pays de la vanille


La corne Nord de la Grande-île fait face à une propagation de covid-19 à une période où le commerce de la vanille bat son plein dans les villages comme dans les villes. Quatorze morts du coronavirus dans la région Diana et un dans la région Sava. Ce sont les chiffres enregistrés depuis l’incidence de la campagne de la vanille verte avec la dispersion du virus dans presque toute l’île. À l’extrême Nord du pays, un responsable de la lutte contre la covid-19 dans la région Diana fait état de « onze décès liés au coronavirus constatés jusque-là dans la ville d’Antsiranana, un à Ambilobe et deux à Ambanja ». L’ouverture de la campagne de collecte de la vanille verte a débuté à Ambanja au mois de mai. La ruée des collecteurs venus d’autres régions vers cette ville multiplie les contacts entre personnes et les déplacements multiples en pleine épidémie. « Dans cette partie Nord de l’île, on suppose que le coronavirus est parti d’Ambanja, là où tout ce qui concerne la vanille attire du monde. À cause du climat, la vanille verte dans d’autres localités attendent les mois de juillet et août pour être récoltées. Quand la commercialisation de la vanille verte démarre, plusieurs acheteurs venus de toute l’île envahissent la ville pour rencontrer les planteurs. Il est impossible de déceler qui est vecteur ou non du coronavirus à ce moment-là », explique Judicael Ramangalaza, maire de Sambava. Dans ce chef-lieu de la région Sava, une personne est décédée du coronavirus il y a deux semaines. Toujours d’après le premier magistrat de la ville, « une cinquantaine de contaminés se trouvent à Sambava ». Et dans la ville d’Antsiranana, le nombre de contaminés a déjà dépassé la barre de cent d’après les autorités locales. Nouveaux foyers ? Tandis que les principales villes au Nord du pays constituent des étapes pour les personnes arrivées dès l’ouverture de la campagne de récolte de la vanille verte, les transactions commerciales s’opèrent au plus près des champs, dans les zones rurales. Davantage de personnes et d’exportateurs viennent par la suite lors de la campagne de la vanille préparée. «  Entre le planteur et l’acheteur, la saisie des gousses avec la main et le pesage qui nécessitent la manipulation manuelle des gousses sont inévitables. Sentir la gousse fait partie des usages et les gestes barrières pour endiguer la pandémie sont pratiquement mises de côté », indique un médecin qui craignait une explosion des cas de coronavirus à Nosy Be. Cet agent de santé n’écarte pas « le risque que de nouveaux foyers de coronavirus germent insidieusement dans une atmosphère dominée par la campagne de la vanille ». À Nosy Be, des habitants vivent de la culture, de l’achat et de la revente de la vanille récoltée au fin fond des villages. À Antsiranana, chef-lieu de cette région, le maire Jean Luc Désiré Djavojozara parle « de la crainte de la propagation rapide du coronavirus qui oblige à stopper toutes les activités économiques à midi, les agents de l’État rentrant chez eux à 13 heures et les moyens de transport cessant de circuler ».
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