Le tourisme en berne - Désastre économique à Sainte-Marie


Le député Roland Ratsiraka peut-être taxé de faire le jeu des opposants. Mais il a bien fait d’écouter les doléances des opérateurs touristiques de Sainte-Marie. Asphyxiés par l’effet induit du coronavirus. Beaucoup refusent de l’admettre. Mais le tourisme est bel et bien le secteur le plus touché par les contrecoups de la crise sanitaire. Le député Roland Ratsiraka, ancien ministre de tourisme, a été le témoin du désarroi des opérateurs touristiques de l’île de Sainte-Marie. Face à tant d’inquiétude et d’incertitude, Roland Ratsiraka a constaté que « sur les pôles touristiques du pays, Sainte Marie a été le plus sinistré. Et personne n’était au courant des difficultés auxquelles font face ceux qui vivent par et pour le tourisme ». Hôteliers, restaurateurs, guides, loueurs de voitures, piroguiers, artisans, gérants d’agence de voyages, propriétaire de tuk-tuk et de motos, ils étaient nombreux à participer à cette rencontre. Comme il s’agit d’une bouée de sauvetage venue à point nommé. Ils ont mis deux heures de temps pour vider leur sac. Pour mesurer l’ampleur des catastrophes, il suffit de consulter un site en ligne devenu un spécialiste des offres de vente d’hôtels et de restaurants de Sainte Marie, abandonnés par leurs propriétaires. Souvent des étrangers qui n’ont plus le courage de continuer, d’attendre d’hypothétiques clients. D’autres gîtes d’hébergement ont aussi fini par fermer. Un vrai handicap Ce qui a laissé de nombreux employés dans le chômage technique de longue durée. Des guides affirment être dans une situation de précarité alimentaire. Une députée, un brin alarmiste, a déjà signalé que la famine peut aussi frapper la population de Nosy-Be, sans des solutions fiables dans le court terme pour la reprise effective du tourisme. Pour Sainte-Marie, son enclavement constitue aussi un vrai handicap. Même l’accès par les routes et la voie aérienne est aujourd’hui des plus compliqués. Par la dégradation avancée de la RN2, il faudra 15 heures pour rejoindre la capitale ou venir à Sainte-Marie depuis Antananarivo. Alors qu’un seul vol par semaine dessert l’île aux nattes avec le reste du pays. Ce qui rend le coût des billets d’avion plus astronomique que jamais. La réouverture « intégrale », sans restriction, des frontières aériennes a été une fois remise sur le tapis des discussions. Quand bien même, une partie des participants à cette rencontre a reconnu que cela ne suffira par pour remettre à flot l’économie à la dérive de Sainte-Marie. Certains ont avancé la nécessité de procéder d’ores et déjà à des actions promotionnelles de la destination. Par l’organisation d’événements pouvant rameuter des touristes, nationaux à défaut de visiteurs venus d’ailleurs. De ce côté, Joël Randriamandranto, le ministre du Tourisme, des transports et de la météorologie rappelle que la décision sur ce retour des trafics aériens ne relève pas de son seul département. Une concertation élargie avec plusieurs entités s’y penche. Tant que le spectre du variant Delta plane, la prudence serait de mise en dépit de la baisse sensible du nombre des contaminés. La haute saison touristique est déjà compromise par ces aléas endogènes et exogènes. Les habitants de l’île paradisiaque qu’est Sainte Marie, où a été tourné le clip d’un des tubes planétaire du DJ Avici, quelques mois avant sa disparition, vit un véritable cauchemar. Au bout de l’ennui.
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