Télécommunication - Les téléphones contrefaits passés au rouleau compresseur


La régulation des moyens de communication téléphoniques prend des airs de chasse aux sorcières. Les opérateurs fraudeurs seront chassés et les produits détruits. Interdiction. Plus d’un millier d’unité de téléphones de contrefaçon ont été détruits hier à Alarobia dans les locaux de l’Autorité de Régulation des Technologies de Communication. Cette démonstration effectuée par l’ARTEC a été réalisée afin de marquer le début des mesures de restriction des ventes et exportations de ce type de marchandise comme annoncé en décembre de l’année dernière. « En application de l’article 5 de l’arrêté n°890/2018 stipulant l’interdiction d’utilisation de téléphones avec IMEI non-valides depuis le 30 juin de cette année, ces produits contrefaits ont été retirés du marché dans l’objectif d’éviter toute distribution auprès des consommateurs », annonce Laurent Rakoto­malala, directeur général par intérim de l’ARTEC. Depuis le mois de décembre de l’année dernière, jusqu’à aujourd’hui, le volume d’importation de téléphone est passé de trois millions à cinq millions d’unité selon les chiffres annoncés conjointement par les responsables des douanes et de l’ARTEC. Cependant, 1% de ce volume n’a pu recevoir l’homologation de l’ARTEC car non conforme aux normes imposées. Les contrôles à postériori et descentes inopinées effectués par ces deux entités ont permis de dénicher ces milliers de téléphones non homologués. Indéterminable Ainsi, près de trente mille téléphones non conformes ont été refoulés à nos frontières rien que pour cette année. Ces statistiques ne représentent que les produits légalement déclarés. Il est encore difficile de déterminer précisément les statistiques réelles de ces produits contrefaits sur le marché dans la mesure où les fraudes à la déclaration douanière seraient monnaie courante au niveau de certains commerçants importateurs. « L’IMEI permet l’identification individuelle de chaque appareil fabriqué. Son utilité est primordiale surtout pour des raisons de sécurité et de traçabilité. Son absence constitue donc une menace pour son utilisateur. Raison pour laquelle nous nous efforçons d’appliquer les législations en vigueur », soutient Christophe Soja, directeur des services extérieurs de la douane. L’IMEI ou Identité internationale d’équipement mobile est un numéro permettant d’identifier de manière unique un appareil mobile. C’est grâce à ce numéro que l’opérateur autorise ou non l’accès d’un terminal à son réseau garantissant ainsi une certaine sécurité pour le propriétaire du téléphone en question. Pourtant la plupart des téléphones sur le marché à Madagascar est dépourvu de ce système d’identification. Face à cette situation, les autorités envisagent des mesures drastiques pour rétablir l’ordre. « Les importateurs ont souvent recours à de fausses déclarations au niveau des frontières pour faire entrer ces produits que nous allons détruire aujourd’hui. Ce n’est que le début puisque les missions de contrôles seront renforcées dans les mois à venir », martèle le directeur général par interim.
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