Violence dans le milieu du travail - L’adhésion à une convention renforce la lutte


Les violences à l’encontre des employés persistent encore dans le pays. Une conven­tion sur la protection des travailleurs entrera en vigueur et sera bientôt effective. La plupart des recours pris par le syndicat chrétien de Madagascar sont des violences perpétrées par l’employeur à l’encontre d’un employé. Mais dans la majorité des cas, celui-ci décide de se taire car n’ayant pas de connaissance en matière de procédure à suivre, pour dénoncer les faits. C’est ce qu’indique Rémi Boutoudi, secrétaire général de la convention chrétienne des syndicats malgaches, joint au téléphone hier. Ce ne sont pas les textes qui manquent, c’est plutôt le courage de dénoncer suscité par les pressions exercées à l’encontre des employés qui poussent ces derniers à se contenter de peu et à taire tout ce qui constitue un problème. « Dans certains cas, des employés sont victimes de violence en milieu du travail mais, pas peur de renvoi immédiat, ils préfèrent ne rien dire. Les violences, la maltraitance au travail sont les plus fréquents. Les employés qui ont déposé leurs plaintes auprès de nous, ne décident de dévoiler leurs déboires que lorsqu’ils sont licenciés », constate Remi Boutoudi. Dans ce sens, Mada­gascar avait pris un engagement en adhérant à une autre convention. La convention concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, a été adopté lors d’une conférence internationale du travail qui s’est tenue à Genève. Selon les dires sur le site de l’OIT, la convention reconnait que la violence et le harcèlement dans le monde du travail « peuvent constituer une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits ». Volonté Certes Madagascar à adhéré à de nombreuses conventions mais l’acquisition de la protection des travailleurs contre toutes sortes d’abus est loin d’être gagnée. « La situation des employés à Madagascar est alarmante », constate le secrétaire général. Il enchaine que cette convention N° 190 qui fait partie des engagements de Madagascar, serait un pas en avant pour améliorer les conditions des travailleurs. Celle-ci concerne toutes formes de violence, comme les violences physiques, morales et autres. Néanmoins, un pas a été franchi pour améliorer la situation des travailleurs avec l’adoption de cette convention. « Ce texte sera incorporé dans l’ordonnancement juridique et sera effectif l’année prochaine, notamment en juin 2020 ». Les engagements pris par Madagascar par le biais des conventions déjà ratifiées sont un bon début mais, cela nécessite la volonté de tout un chacun, notamment celle des travailleurs, dans tous les secteurs. « Le courage d’affronter et dénoncer doit être cultivé en chaque travailleur, tous secteurs compris. Ceux qui sont victimes de violence doivent savoir les notions mentionnées dans le code du travail. Ainsi par exemple, ils doivent adhérer à un syndicat », préconise le secrétaire général.  
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