Devant la persistance des bruits sur l’éventualité de coup d’État, les forces armées semblent, autant que l’Exécutif, loin de la sérénité. Non contents de mobiliser les troupes dans la
« poursuite » des prétendus « cerveaux » d’éventuelles activités putschistes, les responsables des forces armées appellent leurs hommes à ne pas céder au chant des sirènes politiques.
« Je lance un appel aux forces armées à ne pas se laisser entraîner par les hommes politiques », a déclaré, hier à la presse, le ministre de la Défense nationale, le général Béni Xavier Rasolofonirina, en marge d’une cérémonie de passation de commandement à Betongolo. « Le pays a déjà subi les séquelles des crises politiques », a-t-il indiqué, soulignant que les crises répétitives ont « créé des écoles de coup d’État ».
Pour convaincre ses pairs, le général Béni Xavier Rasolofonirina en a appelé à leur sens de la responsabilité. « Nous sommes citoyens avant d’être militaires, et nous devons, chacun, apporter notre contribution au développement du pays », a-t-il ajouté. Avant de rappeler que « tout ce que nous faisons, nous le faisons toujours pour la patrie ».
Faisant écho à cet appel, le général André Ndriarijaona, ancien Chef d’état-major général de l’armée (CEMGAM) également présent à la cérémonie, a assuré à la presse, ne pas du tout être impliqué dans une quelconque velléité de coup d’État. « L’officier général que je suis n’irait pas s’impliquer dans un coup d’État, et ne ferait pas une chose pareille », a-t-il martelé. « Un coup d’État, cela signifie des morts et des morts », a-t-il poursuivi, démentant, par la même occasion, faire l’objet d’une quelconque surveillance.
Bodo Voahangy