JOURNÉE MONDIAL DU TRAVAIL - La hausse du salaire minimum réclamée


La lutte des travailleurs pour le respect de leurs droits est loin d’être terminée. Les syndicalistes l’ont marquée par un carnaval d’Ankorondrano à Alarobia, à l’occasion de la journée mondiale du Travail. Coup dur pour les travailleurs. Beaucoup espéraient une annonce de hausse de salaire, pendant la journée mondiale du Travail, mais aucune déclaration n’a été faite, à l’occasion. Le salaire minimum de base restera, ainsi à 217 000 ariary, pour le secteur privé et à 250 000 ariary, pour le secteur public. En 2022, pourtant, le salaire le plus bas était déjà de 250 000 ariary, pour le secteur privé. L’Etat avait alloué une subvention pour combler le gap entre le salaire décidé par les partenaires sociaux et celui fixé par le chef d’Etat Andry Rajoelina pour la catégorie professionnelle la plus basse, dans sa déclaration, le 1er mai 2022. Cette subvention a pris fin en décembre 2022. Depuis, des négociations ont été faites entre les groupements patronaux et les organisations de travailleurs, pour réviser les rémunérations des travailleurs. « Les partenaires sociaux ont convenu une hausse de salaire de 10%, en janvier 2023. Ce qui devrait augmenter le salaire le plus bas à près de 238 000 ariary. Mais le décret d’application n’est pas sorti, jusqu’à présent. Ainsi, le SME revient à 217 000 ariary», regrette Julio Rakotomaharavo, secrétaire général adjoint de la Confédération des Syndicats des Travailleurs Malagasy Révolutionnaires (FISEMARE). Désillusion C’est la désillusion totale des travailleurs, en cette période où le taux d’inflation est élevé. Il a été de 11,5% au début de cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI). « Le salaire actuel ne permet plus de faire face à la hausse du coût de la vie. », déclare Herizo Andrianavalona, le président national de la Solidarité syndicale à Madagascar, qui porte la voix des travailleurs, exaspérés par l’effondrement du pouvoir d’achat. Avec le prix du kilo de riz à près de 3 000 ariary, le ticket de transport en bus qui a augmenté à 600 ariary, la hausse exorbitante du prix des légumes et des autres produits de première nécessité, du loyer, des frais de scolarité, il est difficile pour les ménages de terminer le mois, sans s’endetter, avec le salaire actuel. Une nouvelle rencontre entre les groupes patronaux et les organisateurs de travailleurs, qui s’est tenue la semaine dernière, constitue une lueur d’espoir, selon les syndicalistes. « 238 000 ariary a été le salaire minimum de base négocié durant cette rencontre, mais les rémunérations payées seront de plus de 250 000 ariary, pour la catégorie professionnelle la plus basse, grâce à des primes et des avantages », a affirmé Henri Rémi Botoudi, secrétaire général de la Confédération chrétienne des syndicats malgaches (SEKRIMA). Nos sources affirment que ce décret devrait sortir, bientôt. Mais même avec 250 000 ariary, un ménage ne fera que survivre. «Le salaire minimum devra être, au moins, multiplié par deux, pour couvrir le minimum vital des membres d'un ménage.», avance un syndicaliste.
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