Emploi - Le SMIC fixé à deux cent mille ariary


Le Président de la République a trouvé un accord avec les parties prenantes concernant le salaire minimum à deux cent mille ariary.  Un «velirano» d’accompli. La veille du 1er mai, Andry Rajoelina a annoncé solennellement à la Nation depuis son bureau à Ambohi­tsorohitra que le salaire minimum allait être révisé à deux cent mille ariary. C’est ce qui est ressorti d’une réunion de travail entre lui et les entités concernées à savoir les groupements patronaux et les syndicats des travailleurs. Le Président de la République peut donc cocher cette promesse de sa longue liste. Il lui a fallu pour cela convaincre les patrons représentés par le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), le Groupement du patronat malgache (FIVMPAMA), le Groupement des entreprises franches (GEFP) et le Syndicat des industries de Madagascar (SIM). En effet, à l’annonce des deux cent mille ariary au Palais des Sports le weekend dernier, les chefs d’entreprise ont émis leurs soucis par rapport à leur compétitivité avec l’arrivée de ce nouveau seuil salarial. Dans ce sens, Andry Rajoelina a indiqué que le gouvernement travaille actuellement sur deux fronts que sont l’amélioration du niveau de vie des travailleurs et la mise en place d’un climat des affaires favorable. Ainsi, le Président a concédé aux patrons l’exonération des heures supplémentaires de plus de vingt heures mais également la flexibilité des 173 heures de travail par mois. Par ailleurs, il a aussi été dit que les salariés gagnant moins de 350 000 ariary seront exemptés d’impôts. Timing parfait Andry Rajoelina a annoncé qu’une réunion se tiendra durant la première semaine de juin pour discuter de la relance de l’industrie à Madagascar. En attendant, il a promis au patronat une lutte renforcée contre la corruption, l’un des points noirs souvent soulevés par le secteur privé. Il a également évoqué la question de l’énergie en indiquant que le gouvernement s’attèle actuellement à faciliter l’amélioration de l’offre. Il a toutefois lancé un appel aux industriels à favoriser les implantations dans les régions pour mieux répartir la création d’emplois. Les parties prenantes ont généralement salué l’accord. Erick Rajaonary, représentant du FIVMPAMA a profité de l’entrevue avec le Président pour exposer la concurrence déloyale que constitue le secteur informel. À la sortie du Palais d’Ambo­hi­tsorohitra, il a indiqué que le FIVMPAMA attend beaucoup de la réunion de juin où le groupement va notamment proposer d’autres mesures incitatives dont des franchises dégressives d’impôt durant les premières années des nouvelles entreprises et notamment la réduction à 10% de l’impôt sur le revenu des entreprises qui réalisent moins de cent millions d’ariary de bénéfice. Pour leur part, les syndicats des travailleurs ont souligné le geste du gouvernement. Rémi Henri Botoudi du SEKRIMA a toutefois indiqué que même avec deux cent mille ariary, on reste toujours à la lisière du seuil de pauvreté. «Nous espérons que cela attirera l’attention sur les condition de vie des travailleurs à Madagascar», a-t-il ajouté. En plus du SEKRIMA, les travailleurs ont été représentés par le FISEMARE, le FISEMA, le SEREMA et le TM.  
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