Précampagne législative - La CENI contredit la HCC


À l’exception d’une incitation au vote, la CENI donne carte blanche aux candidats pour la précampagne. Une déclaration différente du communiqué de la HCC. A la limite des moyens. Les candidats aux législatives peuvent agir à leur guise pour se faire connaître. À entendre Thierry Rakoto­narivo, vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) hier, tout est permis si les candidats se retiennent à prononcer les mots clés « votez pour moi ». Dans une vidéo diffusée sur la page facebook de la CENI, il a apporté des précisions sur la précampagne, la campagne avant l’heure et la campagne électorale. « Pendant la précampagne, tous les moyens sont autorisés pour informer le public sur un candidat. Toutefois, il est formellement interdit d’inciter les électeurs à voter en sa faveur », précise-t-il. Depuis la publication officielle de la liste des candidatures retenues pour les législatives le 19 mars, la précampagne bat son plein. Les médias sont très sollicités pour rapporter la fièvre subite d’altruisme, de largesse et de proximité avec le peuple des candidats. La crise est à son paroxysme depuis que les candidats connaissent leurs numéros dans les bulletins uniques. Une ferveur calmée par un communiqué de la Haute cour constitutionnelle (HCC) du 26 mars rappelant aux candidats de « faire preuve de conduite exemplaire en matière de respect de la législation et de la réglementation en vigueur ». Contradiction Il s’agit d’une interdiction d’utiliser les moyens de propagande prescrits dans l’article 92 de la loi organique relative au régime général des élections et des référendums notamment « toutes les activités publicitaires dans les différents médias audiovisuels, écrits et électroniques ». Lors d’un atelier à Antani­narenina en juillet, alors que les précampagnes présidentielles sont très offensives, Jean Eric Rakotoarisoa, président de la HCC a déclaré qu’aucun pays n’est arrivé à contrôler les précampagnes et d’ajouter que « la raison d’être de tout parti politique est de convaincre la population à adhérer à sa cause ». Quelques mois plus tard, la HCC publie un communiqué indiquant le contraire. Ambohidahy interdit toutes les activités publicitaires avant le début officiel de la campagne électorale Publiés à des dates différentes, le communiqué de la HCC et l’intervention du vice président de la CENI semblent aux antipodes. Thierry Rakotonarivo, quant à lui, précise que tous les moyens, y compris les médias, peuvent être exploités tant que les candidats n’incitent pas directement ou indirectement l’audience à voter pour eux. Ainsi, il est difficile de trancher à qui l’opinion publique va donner crédit. En attendant le 6 mai à 6 heures du matin, date d’ouverture officielle de la campagne électorale pour les législatives, les deux entités gagnent à se mettre au diapason pour trancher s’il est encore possible de médiatiser les « actions sociales ».  
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