Décidément on marche sur la tête. Quatre élèves d’une École primaire publique d’Alakamisy Itenina à Fianarantsoa refusent d’exécuter l’hymne national sous prétexte que leur secte l’interdit. L’école décide logiquement de les renvoyer. L’hymne national fait partie des symboles de la République, on lui doit respect et honneur. Mais l’affaire n’allait pas rester là. Les parents des élèves ont saisi le tribunal qui donne tort à l’école et ordonne la réintégration des fautifs tout en condamnant enseignants aux amendes. La coupe est donc pleine à tel point que la ministre de l’Education nationale, elle-même juge, s’en mêle et prend fait et cause en faveur des enseignants. Elle s’engage à soutenir la République et les enseignants jusqu’au bout. On connaît la corruption qui gangrène l’appareil judiciaire contre laquelle la nouvelle ministre a promis de lutter bec et ongles mais là les bornes semblent dépassées. Cela commence bien pour le nouveau patron de la Justice. On peut prononcer tous les jugements jusqu’à condamner des personnes qui n’ont pas fait l’objet d’une plainte, mais donner raison à des frondeurs de l’hymne national, il faut dire que l’audace dépasse juste l’entendement. Avec en prime des amendes contre les enseignants. L’affaire reste à suivre et concerne désormais deux ministères. La situation est rare mais il fallait s’y attendre. À force de conjuguer au même temps et au même mode la religion et les affaires d’Etat , certains ont fini par croire que les dix commandements sont plus importants que la loi fondamentale au point de considérer l’exécution de l’hymne national comme du fétichisme. Mais ce n’est pas la première fois qu’on ose s’attaquer à des symboles de la République. Des fois certaines personnes s’amusent à diffuser d’autres chansons à la place de l’hymne national avant une cérémonie officielle. Sans parler des créations fantaisistes raccommodées sur le drapeau national. Puis la mémoire a retenu que l’écharpe aux couleurs nationales d’un sénateur avait été piétinée et aspergée d’urine à Analakely au cours d’un meeting de l’opposition. Comme on le voit, les élèves « rebelles » d’Alakamisy Itenenina n’ont fait que réciter un vieux refrain.
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