Malversations au sein de la croix rouge Malagasy - Six personnes devant le PAC


Les scandales financiers s’enchaînent au sein de la Croix-Rouge malgache. Six personnes sont déferrées au parquet du pôle anticorruption. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Cet adage semble être appliqué à la lettre par des responsables de la Croix-Rouge malgache. De fil en aiguille, les malversations au sein de ce symbole de l’altruisme, de la solidarité et de la bienveillance sont mises à nu. Dans le cadre d’un projet dans le Menabe, cent quarante-cinq millions d’ariary ont été subtilisés. À la requête de la Croix rouge norvégienne, le Bureau indépendant anticorruption (Bianco) s’est penché sur cette affaire. Ainsi, six personnes ont été déférées au parquet du Pôle anticorruption d’Antana­narivo cette semaine dont trois placées sous mandat de dépôt. « Il s’agit de trois responsables de la Croix rouge, des fournisseurs et des responsables de projet », rapporte une source proche du dossier. De lourdes charges sont reprochées à ces personnes. Il s’agit des cas « d’abus de fonction, détournement de fonds, faux en écriture de banque de commerce, usage de faux et favoritisme ». La Croix-Rouge malgache est reconnue d’utilité publique en 1963. Disposant d’un statut particulier, cette organisation est une société de secours volontaire et auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire. Ainsi, les fonds octroyés par les Norvégiens constituent un fonds public géré par le CRM. Usage de faux Initialement destinés à financer des projets dans les domaines de la santé, de l’eau, de la prévention de catastrophes ainsi que du développement de la Société nationale, les fonds « sont tombés entre de mauvaises mains », regrette la Croix-Rouge norvégienne. Suite à un contrôle de routine, des suspicions de fraudes ont été détectées en avril. Il s’en est suivi un audit commandité par la Croix-Rouge norvégienne aboutissant à une série d’arrestations en septembre. Il a été question de manipulation des gains de change par l’utilisation de faux documents. À travers des investigations poussées, d’autres scandales ont été détectés. Il y a quelques semaines, le Bianco a lancé un avis de recherche à l’endroit de deux comptables de la Croix-Rouge malgache. « Il s’agit de boucs émissaires car les principaux responsables sont encore en liberté », remarque un adhérent de la CRM. Par la rigueur dans la gestion des fonds octroyés, la Croix-Rouge norvégienne a détecté les malversations au sein de cette société de secours volontaire. Dans ses rapports d’activités, le service des renseignements financiers (SAMIFIN) a révélé un circuit de blanchiment d’argent à travers des associations et organisations non gouvernementales. Une situation révélatrice de la désuétude des mécanismes nationaux de suivi et de contrôle de l’utilisation des fonds gérés par ces organisations. Les services existants sont limités à l’octroi des accords de sièges et à la comptabilisation des fonds utilisés. Faute de moyens ou de volonté politique, la misère des Malgaches continue et constitue un fonds ce commerce pour les « courtiers du développement ».  
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