Santé - Audit sur les décès maternels


Le ministère de la Santé publique opte pour une nouvelle démarche afin de réduire le taux de mortalité maternelle. Des investigations en seront menées. Enquête au fond. Désormais, tous les cas de décès maternels seront notifiés, en temps réel, en même temps que les épidémies, au niveau du ministère de la Santé publique et ses partenaires, grâce aux tablettes distribuées au niveau des cen­tres de santé, en 2016. Chaque cas déclaré sera suivi d’un audit, d’une investigation. « Les facteurs du décès seront analysés et critiqués de fond en comble », souligne un technicien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). C'était à l'hôtel Ibis à Anko­rondrano, hier, dans le cadre d'une formation des formateurs sur la surveillance et audit des décès maternels et néonatals. C'est une nouvelle démarche que le ministère de la Santé publique veut mettre en œuvre pour concrétiser son défi, celui de réduire à moins de 300 sur 100 000 les décès maternels, longuement stationnaires, comme le souligne Joséa Ratsirarson, secrétaire général du ministère de la Santé publique. Si dans le monde, le taux de mortalité maternelle a diminué de 45 % entre 1990 et 2015, à Madagascar, il n'a pas trop bougé des 478 décès sur 100 000, en 20 ans. Recommandations Ainsi, il ne suffira plus de dire qu'une femme a succombé, suite à une hémorragie, par exemple. « Il faut préciser pourquoi cette hémorragie l'a tuée. Y a-t-il des facteurs liés à l'agent de santé   L'agent du centre de santé a-t-il pris du temps avant de la référer   La famille de la patiente ne n’avait-elle pas les moyens   Le problème d'insécurité a-t-il retardé ou bloqué l'arrivée de la patiente au centre de santé   L'hôpital n'avait-il pas les médicaments demandés   Des recommandations seront ensuite apportées et mises en œuvre, pour que le même cas ne se reproduise plus et ne fasse d'autres victimes », continue cette source. Ces enquêtes au fond ne sont pas, pour autant, nécessaires pour comprendre que l'éloignement des centres de santé par rapport au lieu d'habitation, l'insuffisance d’infrastructures et de personnel médical, le manque de moyens, sont les principales causes de cette hausse de la mortalité maternelle, car les femmes sont obligées d'accoucher en dehors des centres de santé. « Seulement 40 % des femmes donnent naissance au niveau des centres de santé. Tandis que 80 % des décès maternels sont enregistrés au niveau de la communauté », indique une source au sein de l'OMS. L'État peut, ainsi, commencer par rapprocher sa population des infrastructures de santé. Numéros verts dans les hôpitaux Les informations reçues par le ministère de la Santé publique, sur le décès d'une parturiente dans un grand hôpital d'Antananarivo, suite à des présumés bavures des médecins, soulignent que son décès s’expliqué par le retard de son accouchement. « Elle est arrivée à l'hôpital 12 heures après avoir perdu les eaux », explique le Dr Joséa Ratsirarson. Toutefois, les inspecteurs de santé qui y font une investigation n'ont pas encore dit leur dernier mot. Dans le souci d'améliorer la prise en charge des malades dans les hôpitaux publics, des numéros verts seront accessibles dans tous les hôpitaux de Madagascar. Miangaly Ralitera
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