Assemblée nationale - Razanahamasoa fait un rappel de la discipline


Un rappel à l’ordre. Telle est la teneur de la missive publiée au nom de Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, hier. Ceci, bien que le titre du document soit atténué par un choix terminologique que certains estiment moins clivant. Dans un texte intitulé « rappel à la discipline », la boss de la Chambre basse enjoint « certains », de ses pairs à respecter les dispositions légales et la discipline régissant l’institution. Elle explique que cette initiative découle de « multiples plaintes et critiques », parvenues à son bureau. La missive ajoute que l’immunité et les prérogatives accordées par la Consti­tution aux députés « ne permettent pas d’agir au-delà de la légalité, encore mois d’empêcher, le cas échéant, de faire face à la justice pour des actes commis en dehors du cadre des fonctions parlementaires (…) ». Dans son rappel à la discipline, Christine Razanamahasoa souligne que « la liberté de parole et l’irresponsabilité », du député, est lié à l’exercice de ses fonctions parlementaires. Au regard du texte signé par la présidente de l’Assemblée nationale, les fonctions parlementaires seraient, « les interventions faites en séance plénière, en commission ou aux autres instances de l’Assemblée, les votes, les rapports, les propositions de loi, les amendements et les questions orales et écrites ». Avertissement Est soulignée en gras dans la missive de la dame au perchoir que, « les propos tenus en dehors de ces activités parlementaires, au cours des réunions publiques ou dans les médias, ne sont pas couverts par l’immunité parlementaire ». Il y est ajouté que, ces actes seraient donc, « passibles de poursuites devant les tribunaux ». Dans sa lettre, la présidente de l’institution de Tsimbazaza cite comme exemple les propos injurieux, diffamatoires et calomnieux envers des personnalités publiques, les affirmations et accusations gratuites sans preuves, ainsi que l’incitation à la haine et à la violence. Bien que le texte ne désigne pas un courant politique spécifique à la Chambre basse, il est clair qu’il s’adresse aux députés d’opposition. Les membres du groupe parlementaire « Tiako i Madagasikara » (TIM), tirent à boulet rouge, quotidiennement, contre le pouvoir, dans l’émission radiophonique « Miara-manonja ». Lors d’une rencontre avec la presse, le 27 janvier, les députés de la majorité ont appelé le bureau permanent de l’institution à prendre des mesures contre ce qu’ils jugent comme « les dérives », de leurs pairs au sein de l’opposition. Le rappel à la discipline publié, hier, s’apparente à une réponse de la présidente de l’Assemblée nationale, aux sollicitations des députés du groupe « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajeolina » (IRD), qui est sa famille politique. Contacté pour réagir à la missive de la boss de la Chambre basse, le député Fidèle Razapiera, indique que le groupe d’opposition répliquera dans l’émission « Miaramanonja », durant cette matinée. La conjoncture politique se tend un peu plus chaque jour, à l’approche du rendez-vous donné par l’opposition à ses partisans pour « une excursion », le 6 février. Pour les observateurs, le message signé par Christine Razanamahasoa sonne comme « un avertissement ». Une manière de dire qu’en cas de « complication », les députés d’opposition pourraient être lâchés par le bureau permanent.
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