Eaudieuse


La nouvelle année commence sur un air de déjà vu. Il est illusoire de croire que tout va changer avec l’année nouvelle. L’année 2020 a été cruelle sur tous les plans mais tout compte fait, le changement concerne juste le calendrier sinon rien de nouveau sous le soleil. Ce n’est pas une nuit de liesse qui pourrait exorciser une année diabolique. Il faut être débile pour le croire mais il fallait bien fêter son départ. On s’est réveillé avec les mêmes cruelles réalités. Le robinet est désespérément sec. Le délestage peut survenir à tout moment sans crier gare, les prix du riz n’ont guère baissé, la sécurité reste aléatoire comme en témoigne l’assassinat chez elle en pleine ville d’un cadre de banque, la sécheresse a repris sa place après l’intermède cyclonique. Les problèmes de la majorité de la population restent entiers et sans solution immédiate. Quoiqu’on dise l’urgence reste les préoccupations quotidiennes de la population. Tant qu’il n’y a pas d’évolutions positives dans ces domaines, tant que la population n’a pas la sérénité nécessaire dans ce qu’elle entreprend, la production ne peut pas être optimale, le développement ne peut pas véritablement prendre son envol. Le président de la République a annoncé les perspectives pour l’année nouvelle et a mentionné la régularisation du problème de l’eau parmi les chantiers prioritaires. L’adduction d’eau à toutes les régions fait d’ailleurs partie des velirano du président. Ce n’est pas trop tôt puisque le problème prend de plus en plus une ampleur inquiétante. N’être approvisionné en eau potable que pendant deux heures dans la journée est juste une situation inadmissible. C’est d’autant plus vrai qu’on est encore en pleine période d’urgence sanitaire où on recommande à la population de laver les mains autant de fois qu’il est possible dans la journée pour éviter la contamination du coronavirus. Une mesure difficilement réalisable avec la situation qui prévaut. Il en va de même des autres projets de loi relatifs à l’hygiène devenus irréalistes avec ce problème de distribution d’eau dans tout Madagascar. Il faut ainsi établir tout de même des priorités dans le programme de développement pour harmoniser les efforts et mobiliser la population. L’eau est vitale pour tout le monde aussi bien pour les simples gens que pour les entreprises et les sociétés. Il est impensable que penser au développement alors que la population manque un élément essentiel à son existence. On peut se priver de tout sauf de l’eau. On espère ainsi qu’on viendra à bout de cet écueil cette année. C’est le seul vœu qu’on ose se faire pour éviter les désillusions. Mais plus que les infrastructures diverses, la résolution du problème de l’eau constitue un pas de géant à plus d’un titre. Puissent les dirigeants comprennent cette situation eaudieuse.
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