ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE - Le FFKM va déployer des observateurs électoraux


Le Conseil oeucuménique des églises chrétiennes de Madagascar compte prendre une part active lors des prochaines élections. Le FFKM envisage de déployer des observateurs électoraux dans chaque bureau de vote. AndrimasO. Il s’agit d’une entité chargée de l’observation des élections au sein du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM). Une entité mise en veille depuis plusieurs années, mais que l’Église compte réveiller pour les prochaines élections, notamment, la présidentielle. “Par le biais de l’Andrimaso, le FFKM compte avoir des obser­vateurs électoraux dans chaque bureau de vote du pays”, affirme une source avisée. Le réveil de l’Andrimaso est indiqué dans la déclaration du Conseil œcuménique, publiée dimanche. Une déclaration qui découle de la 44e session de son Comité central, qui s’est tenue à Ambatondrazaka, la semaine dernière. Dans la deuxième page de cette missive, le FFKM encourage les citoyens “à participer activement dans le processus électoral”. Par participation active des citoyens au processus électoral, l’Église entend, l’inscription dans la liste des électeurs, la vérification de l’exactitude des informations les concernant dans le registre électoral, voter et s’assurer de l’intégrité du vote. “Le FFKM s’y appliquera également par le biais de l’Andrimaso”, ajoute la déclaration publiée, dimanche. Cette entité d’observation électorale du Conseil œcumé­nique des églises chrétiennes de Madagascar a été particu­lièrement active lors de la présidentielle de 1993. Une étape charnière à l’épo­que, qui devait clore les tensions découlant de la crise politique de 1991. L’élection présidentielle de 2023 devrait consolider les acquis démocratiques des courses à la magistrature suprême de 2013 et 2018. Dans cette optique, l’idée de s’engager concrètement pour s’assurer de la crédibilité et d’une issue apaisée du prochain scrutin présidentiel s’est discuté depuis quelques mois au sein du FFKM. Quotient moral vers lequel les acteurs politiques se tournent en dernier ressort pour servir de médiateur dans leurs querelles, le FFKM, cette fois-ci, veut observer officiellement le déroulement des joutes politiques sur le terrain. “Le FFKM ne s’en tiendra qu’au rapport émis par ses observateurs au sein du Andrimaso. L’Église fera ensuite un rapport public”, affirme la source contactée. “L’Église n’a pas de candidat, contrairement à ce que s’imaginent certains. La politique n’est pas notre affaire. Ce qui nous importe c’est la paix sociale et le bien-être de la population. Aussi, le FFKM par le biais de Andrimaso, veillera à ce que l’élection présidentielle soit la plus crédible possible. Qu’importe qui sera élu. L’essentiel pour l’Église est que les résultats reflètent la vérité des urnes”, ajoute-t-elle. Reconstruction nationale En attendant le déploiement d’observateurs électoraux, le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar compte également intensifier “la mobilisation de ses fils et ses filles”, à s'inscrire dans la liste électorale et à participer au vote. “L’idéal serait que tous les chrétiens soient inscrits dans la liste électorale et participent au vote”, indique la source proche de l’Église. “Le FFKM mènera également des sensibilisations contre l’achat des votes, jusqu’ au jour de l’élection”, ajoute-t-elle. Cet appel à une parti­­ci­pation massive et active des chrétiens dans le processus électoral a déjà été lancé de vive voix par monseigneur Samoela Jaona Ranarivelo, président en exercice du FFKM, durant le culte pour clôturer la 44e session du Comité central du Conseil œcuménique, le 24 novembre. En parallèle à ses engagements pour la crédibilité et la transparence de la prochaine course à la magistrature suprême, le FFKM compte lancer sa démarche pour “la reconstruction nationale”. Dans la déclaration du FFKM publiée dimanche, il est indiqué en effet que l’Église compte organiser “une grande rencontre durant laquelle elle réunira ses enfants”. Selon les informations, tenir un rendez-vous d’envergure nationale pour déclencher “la reconstruction nationale”, est déjà “une décision actée au sein du FFKM”. La démarche ne tiendrait pas compte des échéances électorales et se veut être “apolitique”. Dans ce sens, l’Église veut écarter le terme “concertation nationale”, qu’une frange de la classe politique martèle. Bien que l’idée de base et les objectifs de la démarche du FFKM s’y rapprochent, il ne veut pas non plus utiliser le terme “refondation nationale”, déjà présent dans les débats politiques et privilégie “la reconstruction nationale”.
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