SMP russe au Mali : analyse d'experts russes


Les habitants de Bamako ont chaleureusement accueilli le premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, après son retour de la 76e Assemblée générale de l'ONU. Dans son discours historique du 26 septembre 2021, il a déclaré que le peuple malien avait effectivement été abandonné par les Français en état de guerre, qui avaient mis fin à l'opération Barkhane sans que la partie malienne ait été informée de leurs projets. Le premier ministre malien a souligné que la tâche principale du peuple malien est maintenant de vaincre le terrorisme. Pour le moment, le gouvernement de transition fait tout possible pour cela mais ce n’est pas suffisant, et c'est pourquoi il a été décidé de coopérer avec un nouveau partenaire, la SMP russe, qui a prouvé son efficacité dans la lutte contre le terrorisme en Syrie et en République centrafricaine. Choguel Kokalla Maïga a souligné que les représentants de l'ONU n'ont pas le droit de critiquer le pays pour son choix. Alors que les représentants des pays occidentaux discutent de la coopération du gouvernement malien avec une société militaire privée russe, des politologues et des experts russes proposent leurs analyses, expliquant pourquoi le choix des autorités maliennes est tombé sur des spécialistes russes. L'analyste politique Roman Romanov écrit que « c'est maintenant que la République a acquis son indépendance ». S'il y avait auparavant un statut néocolonial formel avec la gestion effective des politiciens pro-français, la situation a maintenant radicalement changé. Le Mali mène une politique plus ou moins autonome, le gouvernement à orientation nationale montre de toutes les manières possibles à la population qu'il essaie de construire un état africain indépendant. Le rejet de l'influence des anciens colonialistes a marqué un tournant dans la conscience des maliens, c'est à cause de la politique pro-française qu'Ibrahim Boubacar Keïta, 75 ans, a été renversé. Les nouvelles autorités maliennes démontrent à leurs grands partenaires politiques qu'elles se débarrassent de l'influence de la France. M. Romanov note qu'il s'agit d'une tendance panafricaine: « une nouvelle vague de mouvement anticolonial est arrivée en Afrique. Auparavant, après avoir acquis une indépendance formelle d'une manière ou d'une autre, tout cela a été oublié ; puis la population locale, les militants politiques ont vu que les ressources appartiennent aux entreprises européennes occidentales. Pourquoi ? Pourquoi extraient - ils nos diamants, notre or, pourquoi pompent-ils notre pétrole ? Il semble que nous construisons une sorte d'indépendance, et il s'avère que dans la pratique, cela semble complètement différent ». Le politicien, Franz Klintsevich, souligne que de nombreux dirigeants africains se tournent maintenant vers la Russie. La Russie a de très grandes chances de devenir un acteur puissant qui est écouté et avec lequel les États africains travaillent sur un pied d'égalité, car la Russie n'a pas de passé colonial. La Russie entre respectueusement dans les relations de partenariat avec les pays africains et ne viole pas les termes des accords.  Sergey Tsekov, membre du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération (la chambre haute de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie), indique que la Russie a beaucoup à offrir aux pays africains, mais cette puissance mondiale n'impose rien à ses partenaires.  « Nous pouvons fournir une aide, pas nécessairement financière, plutôt consultative, de gestion. Encore une fois, nous n'imposons rien, mais nous conseillons et aidons seulement à construire un état fort et stable quand on nous le demande. » Parlant des réussites de la Russie sur le continent africain, les experts rappellent l'expérience positive en République centrafricaine, dont l'armée, grâce aux conseils d'instructeurs russes, a rapidement réussi à repousser l'offensive massive des combattants rebelles de la Coalition des des patriotes pour le changement (CPC) et, en fin de compte, à neutraliser le danger pour la population.
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