Indemnisation - Le groupe TIKO s'en remet au CFM


De nombreux employés du groupe TIKO ont rejoint le siège du CFM, à Ampefiloha hier, pour compléter leur dossier concernant une demande d’indemnisation, initiée par le groupe. Dépôt de complément de dossier. Tel est l'objet du déplacement de plusieurs employés du groupe agroalimentaire TIKO, au siège du Conseil du «Fampiha­- vanana Malagasy» (CFM), à Ampefiloha, hier. Une démarche bétonnée par les parlementaires du parti «Tiako i Madagasikara» (TIM). Le dossier à compléter consiste en une demande d'indemnisation du groupe TIKO et de ses employés. Ils s'estiment être parmi les victimes de la crise politique de 2009. La requête a été déposée, en avril 2016. A l'époque TIKO chiffrait ses pertes à 400 milliards d'ariary. Les récentes déboires de l'entreprise Triple A avec le fisc semble avoir amené TIKO à réactualiser sa démarche auprès du CFM. Officiellement, Triple A ne serait que locataire des installations du géant agroalimentaire. En marge d'une réunion politique du TIM, à Bel'air, la semaine passée, Marc Ravalomanana, ancien chef d'Etat, avait déjà évoqué le manque à gagner de TIKO causé par la crise de 2009. Il avait alors réagi à la fermeture de Triple A pour non paiement d'impôt. Le boss du TIM et fondateur de TIKO estime ainsi, que ce que l'Etat lui doit dépasse largement les impôts impayés. Ceci dans le cadre de l'indemnisation des victimes de la crise de 2009. Marc Ravalomanana laisse entendre que les indemnisations non payées à TIKO devraient compenser ses arriérés fiscaux. Blocages Par ricochet donc, la démarche d'hier à Ampefiloha, a eu pour but de formaliser l'hypothèse de l'ancien président de la République. «Nous avons expliqué qu'il ne faut pas faire l'amalgame entre l'indemnisation des victimes de la crise et les autres sujets, comme ici la question des impôts», déclare Alphonse Maka, président du CFM, joint au téléphone. Il ajoute, «nous en avons profité pour expliquer les blocages sur l'indemnisation». L'indemnisation des victimes des crises politiques entre 2002 et 2009, est prévue par la Feuille de route de sortie de crise, signée en septembre 2011. Y est également prévue, la création d'un «Fonds national de solidarité (FNS) pour indemniser les ayant-droits». Le texte ajoute que «la communauté internationale est appelée à soutenir ce fonds». Ces dispositions de la Feuille de route de sortie de crise ne sont pas effecrives, jusqu'ici. Alphonse Maka souligne que les textes prévoient que «les modalités d'indemnisation sont prévues par un décret pris en conseil des ministres». Le CFM aurait déjà confectionné un avant-projet de décret à propos de l'indemnisation des victimes des crises et la mise en place du FNS. Le document reste pour l'heure lettre morte. Le président du CFM ajoute, par ailleurs, que les dispositions légales prévoient que le budget d'indemnisation doit être inscrit dans la Loi de finances. Un clin d'oeil au fait que les parlementaires, notamment ceux du TIM qui appuient la requête de TIKO, ont une participation à jouer sur le sujet.
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